Même si la coalition actuelle est l’une des plus stables qu’Israël ait connues, la crise actuelle sur fond d’amendement à la loi de circonscription risque de provoquer la chute du gouvernement et la tenue d’élections anticipées. Le ministre de la Défense est plus que déterminé à faire échouer cette loi et face à lui, les deux partis orthodoxes ne sont pas moins déterminés à la faire adopter. Ils exigent qu’elle soit votée au gouvernement avant la loi budgétaire 2018-2019, et menacent de ne pas voter le budget si cette loi était bloquée, ce qui signerait la fin de ce gouvernement.
Les tractations vont donc essentiellement vers Shass et Yahadout Hatorah afin qu’ils assouplissent leur position et trouvent un compromis avec le ministre de la Défense. Le Premier ministre Binyamin Netanyahou ne souhaite pas d’élections anticipées même si son parti est quasiment assuré de former le prochain gouvernement, selon tous les derniers sondages. En coulisses les négociations vont bon train par plusieurs canaux, et preuve que la situation est délicate, le ministre du Tourisme Yariv Levin, « spécialiste » des négociations délicates sur les questions Etat-Religion est resté en Israël pour tenter de rapprocher les vues, alors qu’il devait accompagner le Premier ministre aux Etats-Unis pour la conférence de l’AIPAC. Vendredi, Binyamin Netanyahou avait proposé un compromis selon lequel le processus du vote du budget serait amené à son terme et ensuite seulement serait discutée la loi de circonscription, qui mérite plutôt le nom de « loi d’exemption du service militaire » pour les étudiants des yeshivot.
Samedi soir, la vice-ministre des Affaires étrangères Tsipi Hotovely (Likoud) a évoqué cette question: « Le Likoud ne craint aucunement de nouvelles élections, car le soutien à notre parti est en hausse mais il est plus important que ce gouvernement achève son mandat légal. Il n’y a aucune crise politique qui n’ait de solution. Je recommande aux partenaires de la coalition qui frôlent le seuil d’éligibilité (Shass et Israël Beiteinou) et risquent de disparaître du paysage politique de se ressaisir et de trouver une solution à cette crise ».
Tous les regards sont donc tournés vers les partis orthodoxes, et particulièrement vers le vice-ministre de la Santé, Yaakov Litzman qui a opté sur cette question pour une ligne particulièrement radicale et intransigeante.
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