Au Parti travailliste, c’est la “soupe à la grimace” car les deux seuls ministères qui leur sont proposés sont ceux de l’Economie et des Affaires sociales, postes que le parti détenait déjà dans le gouvernement précédent. Meirav Michaeli estime qu’avec sept sièges, son parti serait en droit d’obtenir bien davantage que lorsqu’il n’en possédait que trois. Elle exige au moins deux ministères importants parmi ceux des Finances, de l’Intérieur, de l’Education ou de la Justice ainsi que la présidence de la commission des Finances. Cette commission est exigée par les partis de droite pour contrebalancer l’attribution du ministère des Finances à Avigdor Lieberman qui entend s’en prendre aux orthodoxes. Michaeli menace de ne pas entrer dans la coalition et de ne la soutenir que de l’extérieur si les propositions restent en l’état. Dans le camp anti-Netanyahou des voix s’élèvent pour accuser la présidente du Parti travailliste de saboter la possibilité d’un “gouvernement de changement”. “Ce soir nous assiterons à une capitulation des autres partis ou à une explosion des pourparlers”, dit un haut responsable d’un parti politique. Il serait également question d’accorder le ministère de l’Energie – si bien tenu par Youval Steinitz depuis des années – à Omer Bar-Lev.
Le ministère stratégique de la Justice est convoité par Ayelet Shaked et Gideon Saar. Ce dernier estime qu’il lui revient, ou a défaut celui de la Défense, qui est cependant et hélas réservé à Benny Gantz.
Le ministère de l’Education est demandé par Yifat Shasha-Bitton, de Tikva ‘Hadasha, mais Meretz exige ce poste, ce qui serait une catastrophe pour Israël. Son président Nitzan Horovitz exige aussi le vote d’une série de lois concernant les droits des homosexuels.
Les ministères qui sont déjà partiquement dévolus sont : les Affaires étrangères pour Yaïr Lapid (surréaliste…), la Défense à Benny Gantz, les Communications à Karine Elharar (Yesh Atid) et les Finances pour Avigdor Lieberman, qui rêve de faire des coupes sombres dans les budgets en faveur des orthodoxes. il s’agirait d’un cadeau particulièrement immérité pour celui qui est à l’origine de la situation politique absurde dans laquelle se trouve le pays depuis deux ans.
Parallèlement, Yaïr Lapid et Naftali Benett rencontreront dimanche enemble Mansour Abbas afin de s’assurer de son soutien. En plus des exigences émises par le président du parti Ra’am, ce dernier demandu aussi la création d’une nouvelle ville arabe dans le sud d’Israël !
A Israël Beiteinou, outre le ministère des Finances, celui de ls Sécurité intérieure est demandé pour Elie Avidar. Le parti exige aussi que soient consignés dans les accords de coalition le mariage civil ou le “Pacs”, l’annulation de la loi interdisant l’ouverture des minimarkets le chabbat et la fin du monopole du grand-rabbinat sur la cacherout.
Une gaffe-aveu d’Avigdor Lieberman
A noter, des propos “étranges” tenus par Avigdor Lieberman qui dévoilent ses motifs personnels et non politiques. Il y a deux ans, lorsqu’il avait annoncé qu’il n’entrerait pas dans la coalition de Binyamin Netanyahou, il avait martelé sans cesse que son parti “ne bougerait pas d’un iota de toutes ses exigences” notamment en matière de la conscription des orthodoxes et des relations entre l’Etat et la religion. Le résultat est connu : quatre élections successives. Mais soudain, le président d’Israël Beitenou change de discours : “…Personne ne pourra concrétiser entièrement ses désirs et chacun devra renoncer à quelque chose et recevoir quelque chose”.
Des propos qui auraient permis la constitution d’un gouvernement il y a deux ans, et qui prouvent qu’Avigdor Lieberman ne poursuivait qu’un seul objectif personnel : mettre fin au pouvoir de Binyamin Netanyahou.
Photo Miriam Alster / Flash 90