Il n’y a pas vraiment de moyen d’expliquer les sensations, les visions, la déconnexion et les bombardements qui font trembler les combattants 24h/24 et 7 jours sur 7.
La vérité est que vous ne savez pas. Vous pensez peut-être savoir et vous avez vu des vidéos de Gaza et des photos où tout le monde souriait mais vous ne comprenez pas vraiment ce que les 90 et quelques jours de combat font sur le corps et l’âme. Ce que c’est que dormir pendant plus de trois semaines avec des chaussures, ne pas allumer la lumière dans les longues nuits d’hiver, si ce n’est une lampe de poche rouge à certains endroits définis. Vous n’avez pas non plus idée du froid qu’il fait pendant 12 heures dehors et à quel point la pluie est pénible quand vous n’avez pas d’affaires de rechange ou la possibilité de prendre une douche. Et vous ne comprenez pas vraiment ce que c’est d’entendre des bombardements qui font trembler vos organes internes 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 ni ce que c’est d’être menacé à 720 degrés (demandez à vos proches qui reviennent de Gaza la signification de ce problème géométrique).
Et vous ne savez certainement pas ce que l’on ressent quand on part à l’assaut alors que la veille un compagnon de troupe a reçu une balle en plein visage lors d’une opération identique, et combien de stress le corps accumule après deux RPG qui, par miracle, ont touché la pelle du D9 et une bombe qui, par chance, a explosé sur le tank et pas sur vous. Et nous n’avons pas encore parlé des choses vraiment dures, nous n’en parlons pas parce que nous savons que vous ne pourrez pas les concevoir.
Nous, en revanche, nous savons et nous comprenons que c’est dur pour vous à l’arrière-front. Nous savons, nous comprenons et nous apprécions. Et pour autant, il y a des expériences que la psychologie professionnelle décrit comme »au-delà du spectre normal de l’expérience humaine ». Il ne s’agit pas de comparer ou de faire une compétition de celui pour lequel c’est le plus dur, c’est juste une expérimentation issue d’un autre monde qui est inconnue pour la majorité des êtres humains qui vivent une vie normale.
Alors si vous avez un fils, un père, une amie ou un mari qui reviennent du champ de bataille après une longue période, sachez qu’il n’est plus le même bien qu’il en ait l’air. Essayez d’être là pour lui, de l’écouter avec votre cœur, de ne pas juger et de ne pas lui raconter ce que vous pensez qu’il a vécu ( »Alors, tu as sûrement pensé que… ») ou ce qui l’a motivé pour se battre (de grandes idéologies ou la fraternité des combattants). Seul lui le sait et c’est certainement loin de ce que vous imaginez.
Soyez suffisamment honnêtes, courageux, pudiques mais pas inquisiteurs pour écouter et peut-être même qu’il racontera. Mais s’il se renferme et qu’il parle peu, comprenez qu’un des symptômes de ceux qui ont vécu ce genre d’expérience est l’alexithymia, une grande difficulté à mettre des mots sur ses sensations et ses sentiments. Et peut-être qu’il a essayé et que vous n’avez pas été assez à l’écoute.
Parfois, il parlera surtout des choses »drôles » et si vous êtes malins, écoutez ce qu’il dit entre les lignes. Parfois, il dira quelque chose qui vous paraitra inapproprié, qui vous mettra peut-être mal à l’aise ou en colère à côté des enfants/des amis. Peut-être qu’il jettera une insulte ou parlera sur un ton vulgaire, et ce n’est que si vous êtes assez tolérant qu’il racontera un peu plus et peut-être que vous comprendrez un peu ce qui se trouve derrière ce comportement.
La plupart du temps, il ne vous racontera pas quelles étaient ses prières là-bas et comment malgré tout, il n’a pas renoncé à mettre les tefilin ou qu’au contraire, maintenant, il a plus de mal à prier. Et s’il essaie, vous ne comprendrez pas à quel point cela nettoie l’âme de ne pas être avec un téléphone pendant quelques semaines et à quel point écouter un transistor peut être soudain un plaisir. Il est très dur d’expliquer combien le retour est déconnecté et difficile. En particulier, quand il ne sait pas s’il va réellement revenir.
Comme dit, il ne vous racontera rien sur les choses vraiment dures. Essayez de comprendre seul à quoi ressemble un ami qui a perdu un membre (il y en a plus de 2000 dans ce cas), à quoi ressemblent des amis qui pleurent et ce que cela produit sur l’âme de voir des soldats morts, ou des civils.
Tout ceci est écrit sans rien enlever à l’admiration et à l’amour réel que le combattant qui revient du front ressent pour ceux qui étaient à l’arrière, pour ceux qui l’attendaient et se faisaient du souci pour lui, pour ceux pour lesquels il s’est battu, ceux qui lui ont donné un sens et la force pour tenir le coup, ceux qui rayonnaient de joie quand il est rentré et ceux qu’il a si mal de décevoir.
La guerre est une chose difficile, différente, qu’il est compliqué d’expliquer à ceux qui ne l’ont pas vécue. D’une certaine manière, c’est une guerre encore plus dure que les précédentes : l’ennemi peut surgir de partout, aucune zone n’est sûre même pas une maison que l’on vient de nettoyer. Selon l’évaluation professionnelle, la puissance de la blessure est déterminée en fonction de la durée et de la force, et c’est une guerre très longue et très puissante.
Alors s’ils reviennent un peu différents, avec une moustache ou une boucle d’oreille, peut-être un peu »nerveux » ou au contraire indifférents, dites-leur : l’essentiel c’est que vous soyez revenus. Ils sauront qu’il y a un endroit où non seulement on les attendait mais où, en plus, ils sont acceptés comme ils sont. Alors ils pourront réellement revenir.
Dr Amir Assouline, spécialiste du post-traumatisme. Combattant dans l’unité des parachutistes, mobilisé le 7 octobre
Merci. Votre article est très émouvant et combien utile pour nous ramener à certaines réalités, certes difficiles, qui nous permettront de leur faire entendre que nous sommes, ne serait -ce qu’un peu, en phase avec ce qu’ils ressentent. Que D .. vous protège tous.
Face à l’emprisonnement de Juifs dans les tombeaux de l’Islamisme de Gaza —, la démocratie européenne est impuissante à y répondre parce que le jeu est inégal : d’un côté la volonté de subvertir et soumettre l’humanité entière à l’islamisme, et de l’autre, la cupidité et l’innocence démocratique occidentale qui croit encore qu’il est possible de dialoguer avec des fascistes islamistes, et bien sûr, le Juif est toujours coupable de ce qui lui arrive … aussi l’Occident chrétien ne bouge pas. Muet par peur de VOIR que l’islamisme est déjà là — bien implanté en Europe et surtout en Allemagne, Suède et bien largement en France quant aux autres pays scandinaves ils sont pétrifiés par une avalanche de viols… Mais la France « la fille aînée de l’Église » — l’oriflammes premier de la Chrétienté à vaincre et soumettre à l’Islamisme …. reste muette — en imaginant que son silence la fera oubliée … de l’Islamisme militant déjà bien présent … Bon adieu, expresso italien, on va se mettre tous au café turc où il y a autant à manger qu’à boire …
Héroïsme et héroïques dans le vocabulaire disponible et au-delà – le désert et l’impuissance
d’expression pour le vécu de ces combattants à qui nous devons le vital – et bien plus grâce à leur sacrifice sans comptes – de notre quotidien actuel ici.
,בהרכנת ראש
– Mais il y a une tragédie “collatérale”:
la réflection de de ce don total et de cette bravoure sans limites sur ceux de ces hommes – spectateurs pour toutes sortes de raisons objectives – qui ne font pas partie de l’”Olympe” des champs de bataille et de l’adoration publique et dont l’égo est cruellement martyrisé dans le contexte des comptes-rendus incessants sur les combats et les combattants par les média.
– Parce que le combat israélien – quand on fait partie de l’histoire du peuple Juif – a de puissantes résonannces comparé aux autres guerres sur le globe et que – pour des raisons de survie – le peuple a été formaté au sacrifice et à la quasi adoration de l’armée dans son immense majorité.
– Il faut – autant que possible – être sensible au ressenti cruel de ceux qui voudraient aussi faire partie du prestigieux “clan” des héros de ce peuple.