Il y a quelques jours, le site en ligne de « Libération » publiait la liste exhaustive des pays touchés par le terrorisme depuis les attentats du 13 novembre à Paris, ainsi que le descriptif de chacun de ces attentats. Nous y découvrions ainsi que la Belgique est le 20ème pays à subir ces attaques. Après la France, le Mali, la Tunisie, les USA, le Tchad, la Syrie, l’Inde, le Nigeria, la Libye, l’Irak, la Turquie, l’Indonésie, l’Afghanistan, le Pakistan, la Somalie, l’Égypte, le Cameroun, l’Arabie Saoudite et la Côte d’Ivoire. Ne cherchez pas, on n’y est pas. Entre le 13 novembre et aujourd’hui, Israël n’a donc subi aucune attaque terroriste. Et ce ne sont pas le Rav Yaakov Litman et son fils Netanael assassinés le 13 novembre dans leur voiture qui pourront contredire Libération. Ils ne sont plus là pour le faire. Ni Aharon Yessayev et Aviram Reouven, poignardés à Tel-Aviv quelques jours plus tard. Ni Yaakov Don et Ezra Shwartz, volontairement écrasés par un terroriste en voiture au carrefour du Goush. Ni aucun des 35 israéliens assassinés depuis le début de cette vague de terrorisme. Lorsqu’un journal omet volontairement d’inclure le nom d’Israël et lui seul sur la liste des pays atteints par le terrorisme, cela porte un nom.
La semaine dernière, le Daily Mail britannique révélait que la plus grande partie des 100 millions de $ versés chaque année par le gouvernement de sa Majesté (c’est-à-dire par le contribuable anglais) à l’Autorité palestinienne, est transférée le plus officiellement du monde aux familles des terroristes. Ainsi la famille d’Amjad et Hakim Awad, les assassins du couple Fogel et de leurs trois enfants, a déjà touché 23000 $. Abdallah Bargouthi, dit « l’ingénieur », responsable d’une série d’attentats particulièrement meurtriers a, quant à lui, bénéficié d’une aide de 150000 $ ! Lorsque le gouvernement britannique aide financièrement des gens qui se vantent d’avoir tué des Juifs, cela porte aussi un nom.
Il y a une quinzaine de jours, le Conseil des Droits de l’Homme (ca ne s’invente pas !) de l’ONU, a voté une nouvelle résolution anti-israélienne en établissant une liste noire des entreprises qui oseraient être en contact avec des sociétés juives installées à Jérusalem, dans le Golan ou en Judée-Samarie. Lorsque cet organisme consacre le plus clair de son temps à voter des résolutions contre Israël au moment même où les réfugiés syriens, pour ne parler que d’eux, se chiffrent par millions, il montre qu’il est atteint à l’égard du pays des Juifs d’un « trouble obsessionnel compulsif », pour reprendre l’expression de l’ambassadeur d’Israël auprès des Nations Unies. Ce trouble-là, lui aussi, porte un nom.
« Je crois comprendre l’antisémitisme », écrivait Herzl, il y a 110 ans. Il avait compris beaucoup de choses, le fondateur du sionisme politique, mais force est de constater que lui non plus n’avait pas compris d’où provient ce trouble obsessionnel et compulsif. Lui et ses amis pensaient qu’en leur redonnant un État, ils retrouveraient leur place parmi les nations et la vieille haine disparaîtrait d’elle-même. Il s’avère que ses causes ne sont pas plus nationales qu’elles n’étaient sociales ou religieuses. Cela fait pourtant des millénaires que les Juifs et certains autres essaient de comprendre. Partant du principe qu’il doit bien exister une cause rationnelle à ce déferlement de haine. On a dit que c’est parce que les Juifs sont de gros capitalistes conservateurs puis de dangereux révolutionnaires communistes, d’anachroniques religieux en caftan puis de faux assimilés complotant sournoisement à la conquête du monde. Quand ils étaient colporteurs ou prêteurs de fonds, on a dit qu’ils devraient changer de métiers. Ils devinrent agriculteurs et soldats. On les traita alors de colonialistes et de militaristes. Quand ils n’avaient pas de patrie, on les accusait d’être cosmopolites. Maintenant qu’ils en ont une, on les traite d’impérialistes.
Et si nous arrêtions de chercher à comprendre ? Après avoir rappelé à Pourim la folie meurtrière de Hamman, Pessah’ nous invite à nous replonger là où tout a commencé. Au lieu d’essayer de plaire à ceux qui nous haïssent, il serait sans doute plus sage de se contenter d’essayer d’être nous-mêmes. Je ne sais pas si cela guérira nos ennemis de leur trouble obsessionnel, mais cela nous apportera sûrement plus de joie et de sérénité.
Arrêtez-moi si je dis des bêtises…
Rav Elie Kling