La première semaine de décembre s’est avérée particulièrement meurtrière dans le monde musulman. En Égypte, un attentat à la cathédrale copte a causé la mort d’au moins 25 personnes. À Éden au Yémen, un terroriste a commis un attentat suicide dans une base militaire, entraînant la mort d’une cinquantaine de personnes. Dans la ville Maiduguri au nord-est du Nigéria, deux fillettes se sont fait exploser, blessant 17 civils. La même semaine, dans un marché très fréquenté de Madagali, dans la même région, deux femmes ont commis un double attentat suicide, des explosions causant la mort de 57 personnes. La semaine précédente, des soldats nigériens ont évité un attentat, quand ils ont ouvert le feu sur une femme qui portait à la fois son bébé, et une ceinture explosive.
Le point commun de tous ces attentats est qu’ils ont tous été commis par des Musulmans au nom du djihad : le djihad contre les « hérétiques chrétiens » coptes d’Égypte, qui ont le culot de manifester publiquement leur foi, enfreignant ainsi le droit musulman, qui les contraint à vivre humiliés (Coran 9 :29) et interdit tout signe religieux non musulman dans l’espace public en terre d’Islam ; le djihad de Boko Haram au Nigéria (le nom de cette organisation signifie : l’éducation occidentale est interdite) contre leurs frères musulmans, qui n’appliquent pas suffisamment à la lettre les lois de l’Islam, ou contre les Chrétiens, qui représentent environ la moitié de la population du Nigéria : le djihad au Yémen contre les Musulmans qui ont commis le crime de s’associer à l’Occident, trahissant ainsi la solidarité et l’unité islamique. La guerre au Yémen oppose essentiellement les Sunnites, alliés dans la coalition menée par l’Arabie saoudite, aux Chiites, et à leur tête les Houtis, soutenus par l’Iran.
En un an, la guerre au Yémen a entraîné la mort d’environ 10 000 personnes, et 30 000 autres y ont été blessées. Bien peu comparé à la guerre en Syrie, guerre qui confronte les Sunnites aux Chiites et Alaouites, qui a causé en six ans un demi-million de morts, des millions de blessés, et plus de dix millions de personnes déplacées.
Le monde occidental mise sur la minorité chiite (environ 15% des 1,5 milliards de Musulmans dans le monde) : la Russie s’est alliée à l’axe irano-syrien, et mène une guerre sanglante d’une rare cruauté contre les rebelles syriens sunnites. Les États-Unis se sont réconciliés avec l’Iran, et en tirent déjà des bénéfices économiques : cette même semaine, la société Boeing a conclu un accord de vente de 80 avions à l’Iran, pour une somme de plus de 16 milliards de dollars.
On peut affirmer que le monde sunnite ne capitulera pas, et en conséquence la guerre intestine des Musulmans va très certainement se poursuivre. Mais les Sunnites ne pardonneront pas à l’Occident d’avoir soutenu les Chiites, et on doit s’attendre à une recrudescence d’attentats en Europe et aux États-Unis, surtout quand on sait que parmi les millions de Musulmans qui y ont émigré ces dernières années, les différentes agences de sécurité estiment qu’on y trouve des dizaines de milliers de terroristes potentiels et de personnes qui les soutiendront ou les aideront.
Endiguer la catastrophe du djihad et de l’enseignement du djihad, impose d’appeler cette menace mondiale par son nom, et de mener contre lui une guerre sans merci.
Mais les contrats juteux avec les pays musulmans et la voix musulmane aux élections aveuglent de nombreux dirigeants occidentaux : l’aveugle ne sera pas à même de distinguer le fusil pointé sur sa tête.
Ephraïm Herrera est docteur en histoire des religions, diplômé de la Sorbonne et vient de publier « Les maîtres soufis et les peuples du livre » aux Éditions de Paris, ainsi que « Le djihad, de la théorie aux actes » et les deux tomes des « Étincelles de Manitou » aux éditions Elkana.