Ariel Kandel est le directeur général de Qualita. Il fait le bilan des actions de l’année passée pour poursuivre le soutien aux familles, tout en répondant aux nouveaux besoins générés par la guerre.
Dans quelle mesure la guerre a-t-elle poussé Qualita à élargir son action ?
Ariel Kandel : En période de crise, les nouveaux immigrants sont les plus touchés. Beaucoup ne maîtrisent pas la langue, sont encore mal intégrés et ne connaissent souvent pas leurs droits, d’où leurs difficultés à rebondir. C’est le cas dans le contexte de guerre que nous vivons lorsqu’ils ont par exemple subi un licenciement, ou qu’ils ont été déplacés de leur lieu de résidence. Ce contexte particulièrement délicat a poussé Qualita à renforcer son action caritative dans plusieurs directions.
En plus du soutien qu’elle fournit déjà chaque année à un millier de familles nécessiteuses, l’association a tendu la main à des personnes du sud du pays, région particulièrement touchée par le conflit, en les assistant pour retrouver du travail, ou en faisant profiter les enfants de centres aérés. Qualita a pu aussi pu fournir une aide dans différents domaines à des familles endeuillées, et s’est efforcée de répondre à la très forte augmentation de la demande en soutien psychologique, notamment pour les soldats.
Quels sont les défis qui s’annoncent pour 2025 concernant le soutien aux familles ?
Tous les efforts engagés au cours de la dernière année et demie vont devoir se poursuivre afin de permettre aux familles de se reconstruire et d’aller de l’avant, ceci alors que le pays semble aborder une autre phase sur le plan sécuritaire. C’est particulièrement vrai pour ce qui concerne l’aide psychologique ou bien les vacances pour les enfants, à même de leur offrir la détente et le dépaysement indispensables à leur mieux-être. Parallèlement, Qualita est engagée à poursuivre la distribution de bons alimentaires ainsi que ses autres actions de soutien auprès des familles, incluant l’élargissement de l’accès aux soins dentaires gratuits, dernier-né de ses services. Tout cela main dans la main avec la vingtaine d’associations-relais sur le terrain ainsi que nos chers bénévoles, sans lesquels rien ne serait possible.
Que répondre à ceux qui estiment qu’ils ont déjà beaucoup donné pour Israël depuis le 7 octobre ?
Nous sommes bien conscients de l’essoufflement des donateurs qui ont été particulièrement sollicités depuis le début de la guerre, mais le fait est que les besoins, eux, ne s’essoufflent pas : après les défis imposés par la guerre, sont venus ceux de la reconstruction. Se tenir aux côtés de Qualita, c’est permettre aux plus fragiles de se relever aussi, et faire, comme sur le champ de bataille, que personne ne soit laissé derrière.
La véritable réponse à cette question se trouve dans la fête de Pourim, que nous venons de vivre. La Meguilat Esther rapporte qu’au moment où Haman présente son funeste plan, il désigne les Juifs ainsi : « Il existe un peuple dispersé et éparpillé entre les peuples. » Selon plusieurs commentateurs, les termes « mefouzar » et « meforad » qui sont utilisés ici et semblent redondants, renvoient en réalité à deux réalités distinctes : le peuple juif était à la fois dispersé géographiquement à la suite de l’exil, mais aussi « éclaté », c’est-à-dire désuni. La reine Esther avait parfaitement compris que la capacité des Juifs à s’unir serait la clé de leur survie face au mal absolu incarné par Haman. C’est dans ce sens qu’elle a appelé tous les Juifs sans exception à jeûner, et que la fête de Pourim se caractérise par des mitzvot destinées à rapprocher les Juifs entre eux : outre le festin et les michlou’hei manot, il existe un commandement de tsedaka – de dons aux pauvres. C’est d’ailleurs la seule fête qui comporte un tel commandement. Pourim appelle donc à l’unité des Juifs d’Israël et de diaspora, notamment par le biais la tsedaka. Cela afin d’assurer la survie d’Israël et de tous les Juifs face aux Haman de notre époque.
Pour soutenir Qualita : https://www.allodons.fr/israel-tsedaka-by-qualita25/wht