Le campus académique Kiryat Ono a été fondé en 1995 comme filiale de l’université de Manchester. Huit ans plus tard, il a reçu officiellement le titre d’établissement académique privé. L’objectif fixé est celui de préparer concrètement les étudiants à intégrer le marché du travail.
Le campus académique Ono a aussi été le premier à ouvrir ses portes à divers secteurs de la population et notamment à la population haredite, avec la création d’une succursale dédiée en 2002, à Or Yehouda puis à Jérusalem.
Objectif: apprendre un métier
Le Rav Yehezkel Fogel est directeur des campus haredim de Kiryat Ono. Il se souvient qu’il y a 16 ans, il a reçu personnellement, la bénédiction des Gdolei Hador pour mettre en place des études académiques destinées au public haredi: »Il ne s’agissait pas alors de Kiryat Ono », précise-t-il, »Le Rav Elyashiv, le Rav Wozner et le Rav Steinman, m’ont tous les trois donné leur autorisation de proposer aux jeunes haredim des études qui leur permettraient d’apprendre un métier ».
Avant cela, l’ide de faire des études profanes étaient impensable dans ce monde. »Il y a toujours eu quelques personnes qui sortaient apprendre un métier. Mais il n’existait pas de structures institutionnalisées », précise le Rav Fogel, »Les Gdolei Hador, il y a 16 ans, estimaient que le public haredi qui voulait travailler devait pouvoir passer des diplômes, afin d’augmenter ses chances d’être embauché. Ils ont compris que par l’intermédiaire de structures spécialisées, les études académiques ne détourneraient pas ceux qui les suivaient de la pratique et de l’étude de la Torah ».
Au contraire, pour le Rav Fogel, ces étudiants, une fois sur le marché du travail, deviennent des modèles de kidouch Hachem: »Ils se renforcent dans leur identité religieuse, parce qu’ils doivent s’affirmer comme tels ».
Une formation à des métiers variés
Rafi Assaraf a créé l’antenne de Jérusalem du campus haredi de Kiryat Ono. »Le concept créé à Or Yehouda était nécessaire aussi à Jérusalem, la demande était importante », se souvient-il. »Le campus haredi repose sur un système non-mixte avec jours séparés et classes séparées, un accès à internet filtré, des enseignants et des matières qui veillent à respecter la sensibilité du monde haredi ». En revanche, il n’y a pas d’études de kodech dans les programmes. Les initiateurs du programme ont voulu insister sur l’objectif principal: apprendre un métier.
Les matières enseignées sont variées: orthophonie, droit, éducation, gestion, comptabilité, finance (assurance et banque), publicité et communication. Le succès est au rendez-vous. Rafi se souvient qu’à ses débuts le programme comptait 40 élèves. Aujourd’hui plus de 3000 étudiants suivent les cours. 56% sont des hommes dont la majorité sont déjà mariés. Chez les femmes, la majorité est célibataire. 86% des étudiants ont entre 18 et 30 ans. Ils reçoivent des bourses pour financer leurs études.
Pour intégrer le campus haredi de Kiryat Ono, les étudiants doivent répondre à certains critères: être issus d’une yeshiva ou d’un Beth Yaacov, réussir les examens d’entrée, les cours de remise à niveau dans les matières profanes et passer un entretien individuel.
»Notre réussite se situe à deux niveaux », nous dit le Rav Fogel, »D’abord, nos étudiants diplômés s’intègrent très bien dans le monde du travail. Ensuite, je n’ai jamais eu vent d’un de nos étudiants qui auraient abandonné la pratique religieuse suite à ses études académiques. Ils sont tous restés des hommes et des femmes orthodoxes. D’ailleurs, à ce propos, il me semble que ceux qui s’éloignent de la religion ne le font pas en raison des études universitaires. Il s’agit d’un phénomène bien plus complexe ».
Pour le Rav Fogel, aujourd’hui, les études académiques font partie des options qui s’offrent aux jeunes des séminaires et des yeshivot, preuve en est le nombre croissant d’étudiants issus de ce milieu.
Pour plus de renseignements:
Or Yehouda – Tel: 03-5310938 / Mail: rishum_or@ono.ac.il
Jérusalem – Tel: 03-5311888 / Mail: yosef.ehr@ono.ac.il
Site internet: www.ono.ac.il
Guitel Ben-Ishay