Que de chemin parcouru…vers la gauche par ce Parti travailliste qui fut pourtant la cheville ouvrière de la création de l’Etat d’Israël et porta jadis très haut l’étendard du repeuplement de la Terre d’Israël. Alors qu’une visite est prévue la semaine prochaine dans le Goush Etzion à l’occasion du 50e anniversaire de sa libération, ainsi qu’à Maale Adoumim, une polémique est née au sein du Camp Sioniste entre partisans et opposants à cette démarche!
Dans le cadre d’une campagne destinée à se rapprocher d’autres secteurs de la population afin de retrouver le pouvoi, les dirigeants du Camp Sioniste effectuent des tournées dans différentes régions. Mais la perspective de se rendre dans le Goush Etzion et à Maale Adoumim, pourtant étiquetés dans les “blocs de localités” entraîne de vives réactions parmi des cadres du Camp…Sioniste. On note par exemple l’opposition catégorique de Daniel Haroush, ancien porte-parole du parti ou de Yaël Myriam Sinaï présidente de la Jeune garde du Parti travailliste qui dénoncent “une flatterie envers des populations qui ne voteront de toute manière jamais pour le Camp Sioniste” ou encore “une capitulation face au narratif des colons” (sic)!!
Le député Eitan Broshi, ancien président du Mouvement des Kibboutzim estime quant à lui que quiconque ne s’identifie pas avec la doctrine sécuritaire du Parti travailliste, qui inclut ces blocs de localités, ne peut pas faire partie de cette formation politique. Il exclut cependant toute visite en Samarie, estimant que Itamar et Ytzhar ne devraient pas être inclus dans l’Etat d’Israël! Il a qualifié les opposants à cette visite dans le Goush Etzion de “franges marginales et bruyantes du Camp Sioniste qui ne représentent pas le mainstream du parti”. Le député s’est félicité du fait que par coïncidence, cette visite se fera juste au moment où Donald Trump arrivera en Israël “afin de lui montrer quelle est la vision de la majorité des Israéliens quant à un futur accord sur les frontières du pays”!!
Les réactions d’opposition au sein de ce parti à propos d’une simple visite dans le Goush Etzion ou à Maale Adoumim illustrent parfaitement ce qui se passe au sein de cette formation qui vit la fin de son rôle historique. Elles traduisent la grave crise idéologique qui traverse depuis un certain nombre d’années cette formation entre la “vieille garde”, qui tente vainement de retrouver le panache d’antan en lorgnant vers le centre, et la jeune génération, à l’image du courant “Mahapakh”, qui entend se distancer totalement de la droite et la combattre sans états d’âme notamment sur la question territoriale, jusqu’à oublier pour quoi ses pères ont combattu.
Photo Yonatan Sindel / Flash 90