Ce fut l’un des points de frictions les plus importants entre Naftali Benett d’une part et Binyamin Netanyahou et Moshé Yaalon de l’autre. Durant et après l’Opération Tsuk Eitan, Naftali Benett, alors ministre de l’Economie et membre du cabinet n’avait cessé de dénoncer à haute voix une anomalie qui selon lui pouvait coûter très cher: l’ignorance dans laquelle étaient laissés certains membres du cabinet politico-sécuritaire sur ce qui se passait sur le terrain des opérations. Pour Naftali Benett, ces lacunes dans l’information empêchent les membres du cabinet de prendre des décisions parfois cruciales en ayant toutes les informations en main.
Naftali Benett en avait fait une question de principe et avait conditionné son accord à l’entrée d’Avigdor Lieberman au gouvernement à la création d’une commission chargée d’améliorer le fonctionnement du cabinet restreint et notamment réglementer la transmission des informations depuis l’échelon militaire sur le terrain vers le cabinet restreint politico-sécuritaire. C’est à présent chose faite. Cette commission a rendu lundi ses conclusions et recommandations au Premier ministre.
Elle recommande notamment la création d’un organe au sein du conseil de la Sécurité nationale qui sera chargé de faire des rapports et briefings réguliers aux ministres membres du cabinet restreint. La commission propose aussi de faire subir une formation technique aux membres du cabinet et de redéfinir plus clairement les compétences du cabinet pour les situations de routine, les situations de crise ou les guerres.
Le Premier ministre a remercié les trois membres de la commission avec à leur tête les général (rés.) Yaakov Amidror, ancien directeur du Conseil de la Sécurité nationale.
Le ministre de l’Education s’est réjoui de cette réforme engagée et a rappellé que si le cabinet restreint avait fonctionné de manière plus efficace et si les ministres avaient obtenu plus d’informations depuis le terrain, le problèmes des tunnels souterrains n’aurait pas pris de telles proportions. Il a aussi souligné que ce disfonctionnement était déjà visible lors de la 2e Guerre du Liban.
Photo Emile Silman / POOL