Le jury populaire de la cour d’assises de Bruxelles a suivi les recommandations du Ministère public et a condamné Mehdi Nemmouche à la réclusion à perpétuité.
Le 24 mais 2014, le terroriste armé avait fait irruption dans le Musée juif de la capitale belge et avait assassiné quatre personnes: un couple de touristes israéliens, Emmanuel et Myriam Riva et deux employés du musée. Le co-auteur des faits, Nacer Bebdrer, fournisseur des armes et des munitions, a été condamné à quinze ans de prison ferme.
Lors de son réquisitoire sévère, le Procureur général Yves Moreau a plaidé l’exemplarité de la peine requise: “ Si vous nous dites aujourd’hui qu’en Belgique on peut être un terroriste sans être condamné très sévèrement, alors il ne faudra pas s’étonner de voir des gens débarquer chez nous avec des bombes ou des armes de guerre dans leurs valises”.
Et s’adressant directement à l’accusé: “Vous n’êtes qu’un lâche, vous tuez des gens en leur tirant dessus par-derrière, vous tuez des dames âgées en leur tirant dessus à l’arme de guerre, vous tuez, car cela vous fait plaisir de tuer”.
Durant l’audience, le terroriste s’est montré particulièrement impassible, et s’est même contenté de lâcher avec un sourire en coin: “La vie continue…”. Pour lui en tout cas.
Mehdi Nemmouche, qui avait effectué auparavant un séjour en Syrie dans les rangs de l’organisation Etat Islamique, n’a cependant rien révélé lors de ses interrogatoires sur ses contacts ou les commanditaires de son acte qui pourraient être également liés aux attentats commis à Paris et Bruxelles en 2015 et 2016.
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Selon eux, Mehdi Nemmouche, compte tenu de son séjour dans les rangs des djihadistes en Syrie, de ses relations sur place et de ses liens avec plusieurs auteurs des attentats de Paris en 2015 et Bruxelles en 2016, faisait bien partie de « la meute » de l’EI, pour le compte duquel il a effectué une mission qui devait donner le départ d’une série d’attentats sanglants.Lire aussi : Le procès Nemmouche, sur la piste des attentats de Bruxelles et Paris
Ses avocats avaient plaidé pour une peine de maximum quinze ans et ont été entendus, alors que le procureur Moreau requérait une peine d’au moins trente ans. Me Julien Blot, l’avocat de l’accusé, a lancé aux jurés qui en avaient fait le coauteur de la tuerie : « Nacer Bendrer mérite votre miséricorde parce qu’il ne savait pas ce qui allait se passer. Et s’il avait su, il serait parti en courant. Il a été dépassé par la folie meurtrière d’un type qu’il connaissait à peine. »