Tant que Tsahal opère du côté israélien de la frontière, le Hezbollah ou l’armée libanaise ne peuvent prétexter s’opposer militairement aux travaux effectués par l’armée israélienne. Mais pour supprimer efficacement la menace des tunnels souterrains, ces derniers doivent être neutralisés totalement, autrement dit depuis leur départ du côté libanais, souvent à l’intérieur même de maisons d’habitation.
Israël a demandé aux forces de la Finul d’effectuer cette mission et a lancé un ultimatum au gouvernement libanais pour qu’il protège les soldats de l’ONU de toute tentative du Hezbollah de les empêcher d’effectuer cette mission.
Lundi, le chef d’Etat major de Tsahal Gadi Eizencot avait rencontré à Tel-Aviv le général Stefano Del Col, commandant de la Finul au Liban pour faire avec lui un point de la situation, lui montrer l’évolution des travaux et surtout demander à la Finul de se charger de détruire les tunnels souterrains du côté libanais. Le chef de Tsahal a transmis au général une cartographie exacte des lieux où se trouvaient les tunnels creusés par le Hezbollah. Il a également rappelé au général italien que ces tunnels terroristes constituaient une violation flagrante et grave de la résolution 1701 du Conseil de sécurité. Cette résolution stipulait notamment qu’aucune force militaire hormis l’armée régulière libanaise ne devrait plus être présente au sud du fleuve Litani, soit à une trentaine de kilomètres de la frontière israélo-libanaise.
Mardi, c’est le président libanais Michel Aoun (pro-Hezbollah) qui a reçu le général Stefano De Col. Ce dernier lui a transmis la demande ferme du gouvernement israélien. Le commandant de la Finul lui a demandé l’aide de l’armée libanaise pour effectuer sa mission et escorter les soldats de l’ONU dans les villages du Sud-Liban mentionnés par Tsahal.
Le président Aoun a manifestement montré au commandant de la Finul qu’il n’est pas pressé de collaborer. Tout en déclarant soutenir la résolution 1701 (sic) il a indiqué que sa décision « dépendra des résultats des vérifications effectuées sur le terrain par des équipes de l’armée libanaise concernant la présence effective de ces tunnels ». Une mauvaise foi évidente. Et de son côté, le chef d’Etat-major de l’armée libanaise, général Joseph Aoun dit « vouloir attendre une décision du président libanais ».
Autrement dit, les autorités libanaises jouent délibérément le flou et l’attentisme dans le but de ne pas répondre favorablement à la demande israélienne.
Dans un tel cas de figure, le gouvernement israélien et Tsahal devront décider dans les semaines qui viennent s’ils franchissent le pas – et la frontière – et décident de s’occuper de la seconde partie du travail. Avec les risques que l’on s’imagine.
Mais d’ici là, de lourdes pressions s’exerçeront sans doute sur le gouvernement libanais, notamment de la part de Washington, afin que cette opération anti-terroriste limitée ne se transforme pas en conflit généralisé entre Israël et le Hezbollah, dans lequel le Liban subirait des conséquences terribles.
Photo Hamad Alamkt / Flash 90
le hezbollah c’est l’armée officieuse du Liban , tout le monde le sait !!