Aujourd’hui (lundi) avait lieu à la Knesset, en présence du Premier ministre, un débat autour de la création d’une commission d’enquête nationale sur le 7 octobre que l’opposition appelle de ses voeux.
Pour la coalition une telle commission n’est pas envisageable puisque d’après la loi de 1968 qui fixe son statut, sa création est décidée par le gouvernement mais c’est le président de la Cour suprême qui en nomme les membres et qui désigne le juge qui la présidera. Compte-tenu de relations pour le moins tendues entre le gouvernement et les juges, pour la coalition une telle commission sera d’emblée orientée et ses conclusions ne seront pas reconnues par une partie importante de la population.
Lors de sa prise de parole à la Knesset aujourd’hui, le Premier ministre a réitéré son refus de créer une commission d’enquête sur ce modèle et a appelé à la »création d’une commission d’enquête objective » sur le drame du 7 octobre.
« Il est important et essentiel d’examiner en profondeur tout ce qui nous est arrivé le 7 octobre et ce qui l’a précédé, mais cette enquête doit bénéficier de la confiance du peuple, ou du moins d’une majorité écrasante du peuple », a déclaré Netanyahou. »C’est pourquoi nous exigeons la création d’une commission d’enquête objective, équilibrée et indépendante. Pas une commission dont les conclusions seraient écrites d’avance. Nous voulons une commission d’enquête impartiale, authentique. Le public exige la vérité, et nous exigeons la vérité. Nous voulons une commission qui examinera tout, sans exception. »
Puis le Premier ministre a attaqué ce qu’il a nommé »le deep state » qui procède à une application de la loi de manière sélective et empêche l’ouverture d’enquête contre certains acteurs appartenant à la gauche israélienne: « J’exige également une enquête sur les fuites graves provenant des réunions du cabinet et des discussions sécuritaires sensibles. Tout d’abord, la fuite criminelle du député Kariv lors d’une réunion confidentielle de la commission des affaires étrangères et de la défense. J’exige une enquête sur les mensonges concernant la base de Sdé Teman. J’exige une enquête sur l’incitation à la désobéissance menée par Yaïr Golan. Rien de cela n’a fait l’objet d’une enquête. A la place on enquête sur des histoires inventées de toutes pièces », a-t-il lancé faisant référence à l’enquête pénale ouverte contre certains de ses proches pour leurs liens supposés avec le Qatar.
« La majorité du peuple voit exactement ce qui se passe ici », a poursuivi Netanyahou, »La collaboration entre la bureaucratie du deep state et les médias n’a pas réussi aux États-Unis, et elle ne réussira pas ici non plus. Je ne crains pas les enquêtes truquées ni les chasses aux sorcières politiques. Je continuerai à me battre pour la vérité, je continuerai à exiger une commission d’enquête équilibrée qui révèlera toute la vérité, et je continuerai à agir jusqu’à la victoire totale ».
Pendant son discours, des familles endeuillées venues assister aux débats depuis la tribune des invités se sont levées et ont ostensiblement tourné le dos au Premier ministre.
En outre, les députés du parti de Guidon Saar, pourtant membres de la coalition, sont sortis de la salle au moment où Netanyahou a parlé de la commission d’enquête en signe de désaccord avec sa position.