Alors que les menaces en provenance de l’Iran se font de plus en plus sérieuses, le Premier ministre israélien poursuit sa tournée dans les trois principales capitales européennes pour tenter de convaincre de la justesse de ses vues face à ce danger. Après Berlin lundi, Binyamin Netanyahou sera reçu mardi soir à l’Elysée par le président Emmanuel Macron.
Au vu des déclarations qui précèdent la rencontre, il est clair que les deux dirigeants sont certes d’accord sur le diagnostic concernant la question iranienne, mais pas sur le remède. Avec encore plus d’insistance, d’aveuglement pourrait-on dire, que l’Allemagne, la présidence française a fait savoir que si « le diagnostic est partagé sur le fait que la présence militaire de l’Iran ou de groupes pro-iraniens en Syrie représente une menace durable », la France demande à compléter l’accord existant en discutant avec l’Iran de ses activités balistiques et de son influence régionale. Des propos vains et de fausse naïveté quand on saitque les dirigeants iraniens répètent à l’envi depuis des mois qu’ils ne veulent même pas entendre parler de telles négociations.
Ayant été mis au courant à Paris de la décision iranienne d’augmenter sa capacité d’enrichissement d’uranium, le Premier ministre a réagi: « Après avoir déclaré qu’Israël est un cancer qu’il faut extirper de la planète, l’ayatollah Khamenei annonce que l’Iran va accélérer son programme nucléaire. On sait dans quel but. Nous ne sommes absolument pas surpris par cette décision. Mais je le répète, nous ne permettrons pas aux Iraniens de se doter de l’arme atomique ».
Avant d’être reçus par le président Macron, Binyamin et Sarah Netanyahou ont rencontré des dirigeants de la communauté juive de France. Le thème central des discussion a porté sur la remontée de l’antisémitisme en Europe et en France en particulier. Le Premier ministre israélien a notamment dit: « Les attaques antisémites ont leurs racines dans le lointain passé, mais leur expression actuelle est nouvelle. Il faut impérativement lutter contre ce fléau ». Binyamin Netanyahou a exprimé son émotion de rencontrer la « glorieuse communauté juive de France » et a salué sa grande contribution à la société française.
Netanyahou a également adressé un compliment à Emmanuel Macron: « L’une des principales leçons qu’il faut retirer de l’antisémitisme c’est que cela ne se termine jamais par les Juifs uniquement. La haine des Juifs s’étend toujours ensuite à des cercles plus larges . Il faut donc mobiliser toutes les bonnes volontés, pour des raisons morales mais aussi pour sauver la société. Il faut lutter, lutter et encore lutter. Et c’est la politique appliquée par le gouvernement français, et en particulier par le président, comme l’ont fait ses prédécesseurs. C’est très important. C’est aussi un sujet que j’aborderai avec le président mardi soir ». Le Premier ministre a promis aux Juifs de France tout le soutien d’Israël dans leur combat contre l’antisémitisme: « Israël combat quotidiennement contre l’Islam radical qui constitue une menace non seulement pour Israël mais pour le monde libre. Nous empêchons de nombreux attentats à travers le monde, y compris ici, en France, et nous continuerons à le faire ».
Photos Haïm Zach / GPO