« A vous de dire si Rabin avait raison, si vous choisissez de partager votre avenir avec vos voisins et de vous dresser pour la paix, parce que le risque de faire la paix n’est pas aussi grand que celui de lui tourner le dos. Nous prions pour que vous preniez la bonne décision ».
Ces mots de Bill Clinton, prononcés à Tel Aviv lors de la cérémonie commémorant le vingtième anniversaire de l’assassinat d’Yitzhak Rabin, sont porteurs de toute l’infâme imposture qui imprègne la gauche israélienne et les gauches du monde entier lorsqu’il s’agit de la guerre arabo-islamique menée contre Israël.
Faire parler un mort, et c’est un premier point, est à mes yeux, le sommet de l’indécence.
Nul ne peut savoir ce qu’un mort aurait pu dire ou faire après sa mort, et respecter un mort implique de prendre en compte ses mots et ses actes tels qu’ils ont été de son vivant.
Prêter à un mort des intentions qui n’étaient pas nécessairement les siennes relève de la captation indue d’héritage. Rabin a, chacun le sait ou devrait le savoir, été placé devant le fait accompli par Shimon Peres concernant les accords d’Oslo. Il a, c’est une réalité, entériné le fait accompli, mais strictement rien ne dit qu’il aurait fait fonctionner l’engrenage mis en place à Oslo sans prendre en compte ce qu’ont été rapidement les conséquences, et de nombreux éléments indiquent au contraire qu’il envisageait de briser l’engrenage.
Israël n’a jamais refusé le moindre « partage » et n’a jamais refusé la « paix »
Dire, sur ces bases et en ce contexte, qu’Israël a le choix de « partager » et de « faire la paix », tout particulièrement en ce moment relève de la falsification et d’une volonté de diabolisation sournoise.
Israël n’a jamais refusé le moindre « partage » et n’a jamais refusé la « paix ». Israël a vingt pour cent de citoyens arabes, et compte en son sein des Chrétiens et des Musulmans. Israël a fait la paix avec l’Egypte, dans des conditions extrêmement avantageuses pour l’Egypte, et la paix avec la Jordanie, dans des conditions très avantageuses pour la Jordanie.
Israël n’a rien à « partager » avec l’Autorité Palestinienne, qui, comme je l’ai écrit ailleurs et comme on ne cesse de le voir est une entité monstrueuse et criminelle, négationniste, raciste, antisémite, incitant à l’assassinat de Juifs et transformant par lavage de cerveau, de jeunes Arabes en assassins. Israël ne peut avoir quoi que ce soit à partager avec l’Autorité Palestinienne parce qu’Israël n’a rien en commun avec l’Autorité Palestinienne : la bonne santé n’a rien à « partager » avec le cancer.
Israël devra, un jour, c’est mon avis, délivrer les Arabes de Judée Samarie de l’Autorité Palestinienne, e supprimant celle-ci, mais « partager » ? Bill Clinton conseillerait-il aux Etats-Unis de « partager » quelque chose avec l’Etat Islamique ?
Israël ne peut faire la paix avec l’entité monstrueuse qu’est l’Autorité palestinienne, et demander à Israël de « faire la paix » avec cette entité monstrueuse, comme s’il suffisait qu’Israël tende la main vers les couteaux brandis verbalement par la vieille crapule négationniste appelée Mahmoud Abbas ? Qu’est-ce que cela signifie ? Qu’Israël devrait ouvrir les portes à un génocide pour que Mahmoud Abbas puisse jouir d’un bain de sang ?
Je pense que Bill Clinton, sous ses airs souriants, ne vaut pas mieux que son épouse, qu’Obama, ou que les dirigeants européens, et sait à quoi s’en tenir sur l’Autorité palestinienne. Il veut juste mettre Israël en tort, donner toutes les excuses du monde à l’Autorité palestinienne, faire comme si celle-ci était autre chose que ce qu’elle est, et comme si sa monstruosité n’existait pas. Il veut la destruction d’Israël. Il veut des morts juifs assassinés. Il veut le pouvoir du djihad et des djihadistes, ou pense qu’en leur abandonnant les Juifs israéliens, ceux-ci se calmeront.
Ses propos ont été reçus avec enthousiasme chez tous les bien pensants pratiquants du nouvel antisémitisme dans le monde occidental. Ils ont été retranscrits avec délectation par les journalistes qui parlent de « cycle de la violence » pour décrire la vague de djihad anti-juif qui frappe Israël en ce moment, et qui semblent voir dans les assassins des victimes parce que ce sont des assassins fanatisés par Mahmoud Abbas, et dans les assassinés des coupables parce qu’ils sont juifs israéliens.
Ses propos ont, hélas, été reçus par des milliers d’Israéliens avec un égal enthousiasme. Que la gauche israélienne s’obstine dans les attitudes qui sont les siennes me mène souvent à me poser des questions : ces gens sont-ils sourds et aveugles ? veulent-ils la destruction de leur propre pays ? détestent-ils Israël à ce point ? Sont-ils, plus simplement, complètement abrutis par les idées de gauche, au point de se comporter comme les idiots utiles autrefois décrits par Lénine ?
Se comporter en idiot utile, il est regrettable qu’ils ne le sachent pas, n’immunise pas contre la hargne haineuse des gens assoiffés de sang qui, lorsqu’ils voient une proie, ne font pas la différence entre une proie stupide et une proie qui ne l’est pas.
L’expérience montre que les proies stupides sont plus vulnérables que les proies qui ne le sont pas, qui sont sur leurs gardes et à même de se défendre.
© Guy Millière pour Dreuz.info
