L’idée de construire un téléphérique pour les touristes qui souhaitent se rendre dans la vieille ville a été émise pour la première fois en 1961. Une entreprise suisse avait planifié un téléphérique de 80 cabines qui auraient pu transporter 1000 personnes par heure. Le projet avait été abandonné pour préserver la vue.
Après la guerre des Six jours, avec les années, l’accès à la Vieille ville de Jérusalem est devenu de plus en plus encombré et la mairie s’est mise à la recherche d’une solution. Au départ, elle avait pensé à mettre une ligne de tramway mais l’idée a été reléguée en raison des difficultés de construction dans un quartier où les biens archéologiques doivent être préservés. C’est ainsi que l’idée du téléphérique a resurgi.
En avril 2013, le maire de Jérusalem de l’époque, Nir Barkat, a annoncé que le téléphérique serait prêt deux ans plus tard. Ce n’est qu’en mai 2018 que le gouvernement a autorisé le projet et sa construction devait s’achever en 2021. 200 millions de shekels avaient été alloués par le gouvernement actualisés à 220 millions par la suite.
En septembre 2020, la mairie de Jérusalem a publié un appel d’offre pour la construction du téléphérique.
D’après les plans, le téléphérique commencera sa course Dere’h Hevron à l’ancienne gare, passera par-dessus le Har Tsion pour arriver Porte des Immondices, près de la Cité de David et du Kotel. La ligne de téléphérique devait continuer jusqu’au Mont des Oliviers. Mais le gouvernement n’a autorisé que le tronçon jusqu’au Kotel afin de ne pas froisser la communauté internationale.
Il s’agit d’un parcours de 1.4 kilomètres qui comprend trois arrêts. Le téléphérique sera composé de 41 cabines et pourra transporter jusqu’à 3000 personnes par heure. Le trajet durera 4.5 minutes.
Le projet a rencontré plusieurs oppositions de la part de diverses associations qui, chacune pour leurs raisons, ont porté plainte devant la Cour Suprême contre sa réalisation. Leurs arguments allaient de la détérioration de la vue à l’atteinte à la sainteté du Temple et bien entendu des considérations géopolitiques. D’ailleurs, une société française qui aurait dû participer aux travaux s’est finalement retirée sous pression de Saeb Erekat sur le ministre des Affaires étrangères de l’époque, Laurent Fabius.
Ce matin, la Cour Suprême a rejeté la plainte déposée par différentes associations contre la construction du téléphérique. Le juge a estimé qu’il n’y avait pas lieu de s’ingérer dans une décision qui avait été pesée par les autorités compétentes.
Le maire de Jérusalem s’est félicité de cette décision et a assuré qu’il allait accélerer la mise en oeuvre du projet. Il lui faudra surmonter un obstacle supplémentaire: le ministère des Transports. Avec l’arrivée de Merav Mihaeli (Avoda) au poste de ministre des Transports, l’année dernière, le projet a encore connu un ralentissement, la ministre estimant qu’il pose trop de problèmes environnementaux et politiques et qu’il présente plus d’inconvénients que d’avantages.