Ce matin, à l’ouverture du conseil hebdomadaire des ministres, le Premier ministre Naftali Bennett a tenu à se féliciter de la riposte immédiate de Tsahal après un tir de roquette sur Ashkelon. Il n’a pas pu s’empêcher de faire allusion à son prédécesseur. ”Contrairement aux jours qui nous ont précédés nous ne cherchons plus d’excuses aux terroristes. Pour nous, le Hamas est notre adresse”. Il a insisté sur le changement de politique vis-à-vis du Hamas décrétée par son gouvernement: ”Nous avons stoppé les valises de dollars pour le Hamas et nous sommes passés d’une politique de tolérance face aux tirs du Hamas à une réaction immédiate à chaque attaque, quelle qu’elle soit”.
Bennett a également expliqué en quoi les décisions de son gouvernement vis-à-vis des civils à Gaza étaient différente: ”Nous avons ouvert pour eux la possibilité de travailler en Israël. Le salaire moyen à Gaza est d’environ 800 shekels, en Israël il est d’environ 8000. Nous agirons avec force contre toute tentative de perturber le calme. Le prix que nous ferons payer à notre ennemi pour chaque action contre nos citoyens, sera élevé et douloureux”.
Ce discours combattif et victorieux se heurte cependant à la réalité du terrain, puisque l’on apprend que le poste militaire du Hamas attaqué pendant Shabbat par Tsahal a été reconstruit moins de 24 heures plus tard, laissant planer le doute sur la réelle force de dissuasion des frappes décidées par les autorités israéliennes.
Le Premier ministre a aussi évoqué les menaces très concrètes contre les Israéliens en Turquie et rappelé qu’il était déconseillé de se rendre dans ce pays.
Enfin, il a parlé de la détermination avec laquelle son gouvernement lutte contre la cherté de la vie. ”La chose la plus importante dans cette bataille c’est la concurrence. Je le dis en tant qu’ancien PDG, la plus grande force c’est la concurrence. Ce n’est que de cette façon que nous réduirons les prix. Nous continuerons à augmenter la concurrence pour réduire le coût de la vie en Israël, dans tous les domaines”.
Il a fini son intervention par des mots d’encouragement: ”J’appelle tout le monde à relever la tête et à être fier de notre action et de la bonne atmosphère qui règne ici entre les ministres. Nous ne lâcherons pas, nous ne renoncerons pas aux citoyens de l’Etat d’Israël. La responsabilité est dans les mains de chacun et chacune d’entre nous”.
C’est dans la partie non publique du conseil que le Premier ministre s’est plaint de la quantité de fake news qui, selon ses dires, sont propagées à longueur de journées. ”On a dit que je passais mon temps à jouer à Candy Crush alors que je ne sais pas même comment marche ce jeu”. Par ailleurs, il a reconnu que les travaux dans sa résidence privée de Raanana ont coûté 160000 shekels pour y construire une chambre forte et des aménagements de sécurité dans son jardin. ”Tout le reste sont des frais de sécurité”, a-t-il affirmé.
Il a été rejoint par la ministre de l’Education, Yifat Shasha Bitton, qui s’est outrée de la quantité de fausses informations qui circulent sur le gouvernement.
Le Premier ministre a cité la paracha de la semaine: ”A la fin de la paracha, nous conquérons Eretz Israël, il y est question de détermination, et maintenant nous sommes là”. Il a tenu à préciser à ses ministres que si la situation politique n’était pas facile pour eux, elle ne l’était pas plus pour l’opposition. ”Si nous sommes encore plus déterminés, nous réussirons”.
Au sein du gouvernement, on a l’air plutôt serein quant à la possibilité qu’un vote de dissolution passe à la Knesset cette semaine. D’ailleurs, la ministre de l’Intérieur, Ayelet Shaked, s’envole demain pour le Maroc pour un voyage qui doit durer jusqu’à jeudi. Force est de constater qu’elle n’aurait pas entrepris un tel voyage si un vote de dissolution était en vue ce mercredi.
Pour autant, la coalition n’est toujours pas stabilisée et à partir de demain (lundi) et la reprise des votes hebdomadaires à la Knesset, elle risque d’essuyer encore quelques échecs. D’une manière générale, l’absence de majorité bloque plusieurs projets de loi dans les tuyaux, dont certains fondamentaux pour le bon fonctionnement du pays.