Les dirigeants de la marque de glace Ben&Jerry’s en font une question de principe. Il est inconcevable pour eux que leurs produits soient vendus en Judée-Samarie, ”c’est contre nos principes et nos valeurs”, déclarent-ils.
Il n’est donc pas étonnant qu’ils aient été contrariés par l’accord signé entre leur maison-mère, Unilever, et le franchisé israélien, Avi Zinger en vertu duquel, les glaces pourront être vendues partout en Israël à la condition que les inscriptions sur l’emballage ne figurent pas en anglais mais uniquement en hébreu et en arabe et que les visages des fondateurs soient retirés.
La société Ben&Jerry’s ne compte pas s’en tenir là. Elle a décidé de porter plainte contre sa maison-mère au sujet de cet accord. Le motif de leur plainte: ”cet accord nuit à l’indépendance de la marque Ben&Jerry’s et porte atteinte à l’image de droiture que la société s’est forgée au fil des années”.
Au mois d’octobre dernier, les fondateurs de la marque, Ben Cohen et Jerry Grinfield, répondaient aux questions d’une journaliste américaine sur leur décision de boycotter la Judée-Samarie. Ils ont assumé leur décision motivée selon eux par des principes éthiques et légaux: ”Nous sommes contre l’occupation. Ce que fait Israël dans ces territoires est contraire au droit international”. Ils ont balayé d’un revers de la main les accusations d’antisémitisme à leur encontre: ”Nous sommes Juifs. C’est absurde”. Et quand la journaliste leur demande pourquoi ils continuent à vendre leurs crèmes glacées dans les Etats américains qui interdisent l’avortement, par exemple, les deux hommes restent pantois: ”C’est une question intéressante”.
Doit-on en déduire que la droiture et la moralité dont se revendiquent les fondateurs de la célèbre marque sont à géométrie variable?
En tout cas, ils sont décidés à empêcher Avi Zinger de vendre des glaces en Judée-Samarie, mettant ainsi en péril l’emploi de nombreux travailleurs israéliens et palestiniens.
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