L’affaire avait fait grand bruit au mois de novembre dernier. Dans le cadre de la commission d’enquête sur la fuite des prisonniers sécuritaires de la prison de Guilboa, une autre sombre histoire avait refait surface.
Dans cette même prison entre 2014 et 2017, des gardiennes de prison, parfois dans le cadre de leur service militaire obligatoire étaient envoyées de force dans les quartiers sécuritaires, à la demande d’un terroriste, Mouhamad Atalla, condamné à perpétuité, qui les agressait sexuellement.
Ce faisant, les officiers espéraient récupérer des informations de ce terroriste.
Ces procédés avaient éclaté au grand jour en juin 2018. Un journaliste de la chaine 20 (aujourd’hui 14) révèle alors ces pratiques et la plainte déposée par une des soldates en novembre 2017 contre Atalla pour harcèlement sexuel, plainte qui avait été laissée de côté par les services compétents.
Une enquête avait alors été ouverte et deux autres témoignages allant dans le sens de la plainte déposée sont apportés par des soldates qui ont raconté avoir servi d’objet sexuel afin de récupérer des renseignements du terroriste, le tout sans avoir été informées de la raison de leur affectation à cet endroit de la prison.
Le directeur de la prison est transféré dans un autre établissement, puis prendra sa retraite peu de temps après. L’officier responsable de ces pratiques a été mis en congé forcé et les soldates ont arrêté de servir dans les prisons. Puis l’enquête a été close, faute de preuves.
Retour au mois de novembre 2021, le directeur de la prison de Guilboa, Freddy Ben Chetrit, décide de reparler de cette affaire, qui s’est déroulée avant qu’il ne prenne ses fonctions, alors qu’il témoigne devant la commission d’enquête sur la fuite des prisonniers sécuritaires. Le retentissement médiatique et au sein de la population est telle que l’enquête est rouverte.
Rani Basha, l’officier responsable de ces pratiques a avoué avoir volontairement assigné ces soldates au département sécuritaire sur demande d’Atalla. Suite au renouvellement de l’enquête, la directrice des services pénitentiaires a recommandé au minsitre de la Sécurité intérieure de limoger Basha.
Omer Bar Lev a donc suivi cette recommandation et a annoncé aujourd’hui le limogeage de Rani Basha: ”A la lumière des faits reconnus par l’officier et confirmés par le faisceau de preuves à son encontre sur le plan pénal, je confirme ma décision de limoger Basha, pour manquement grave à ses devoirs de gardien de prison”. Bar Lev a ajouté que cette décision avait aussi pour but de prévenir toute atteinte à la confiance que le public porte aux services pénitentiaires.
L’avocate des plaignantes s’est dite satisfaite de cette décision, mais elle estime qu’elle est insuffisante. ”Basha est loin d’être le seul responsable de cette affaire de proxénétisme dans les prisons et l’institution doit en tirer les conséquences. J’espère que l’institution ne tournera plus le dos aux gardiennes, qui effectuaient alors leur service militaire dans Tsahal, au moment où elles ont été attaquées sexuellement dans la prison de Gilboa par un terroriste palestinien. Justice doit leur être rendue une fois pour toutes, tant que l’enquête est encore ouverte”.