Le secrétaire général de l’Onu Ban Ki-moon a annoncé jeudi qu’il avait décidé de façon provisoire de retirer la ‘coalition arabe’ dirigée par l’Arabie Saoudite, qui sévit au Yémen, de la liste noire des pays et organisations violant les droits des enfants. Il a admis que cette mesure avait été prise pour des raisons purement financières.
Il a souligné qu’il avait fait l’objet de lourdes pressions, laissant entendre qu’elles venaient du palais royal saoudien qui aurait menacé de retirer son soutien à un grand nombre de projets onusiens s’il n’obtempérait pas.
La liste originale avait été présentée par Ban Ki-moon la semaine dernière dans le rapport annuel sur les violations des droits de l’homme dans les zones de combat du monde. Quelques jours plus tard, on apprenait le retrait de la ‘coalition arabe’ de la liste et l’ouverture d’une enquête, ‘en collaboration avec Riyad’, pour examiner ces exactions mentionnées dans le rapport qui accuse cette ‘coalition’ d’être responsable de la mort de 510 enfants et des blessures infligées à 667 autres au cours de l’année 2015.
Ban Ki-moon a tenu à préciser jeudi que sa décision de retirer ce groupe était ‘temporaire’, ajoutant qu’il s’agissait d’une des décisions les plus douloureuses qu’il ait été contraint de prendre. L’annonce de Ban Ki-moon a suscité la colère des organisations de défense des droits de l’homme.
Précisons, dans ce contexte, que d’après l’Onu, la guerre au Yémen aurait fait plus de 6 400 morts. Elle oppose les forces gouvernementales soutenues par Riyad aux ‘rebelles’ qui sont accusés de connivence avec Téhéran.