Face aux nouveaux tarifs douaniers de 17% imposés par Donald Trump Trump sur les marchandises israéliennes, le Premier ministre Benjamin Netanyahou a promis lors d’une réunion à la Maison Blanche lundi de « combler le déficit commercial » entre les deux pays. Objectif : obtenir des Etats-Unis une réduction significative des tarifs douaniers, voire leur suppression. Cette déclaration, bien qu’accueillie favorablement par le président américain , soulève de sérieuses questions quant à sa faisabilité et ses conséquences potentielles.
Actuellement, les États-Unis accusent un déficit de 7,4 milliards de dollars dans le commerce de marchandises avec Israël, important pour 14,8 milliards de dollars tandis qu’ils en exportent pour 22,2 milliards. Cependant, ce chiffre ne reflète qu’une partie de la réalité économique.
Dans le secteur des services, cruciale pour l’économie israélienne (haute technologie, logiciels, conseil, R&D), le déséquilibre est encore plus marqué : Israël exporte pour 22,9 milliards de dollars de services vers les États-Unis, contre seulement 6,7 milliards d’importations américaines.
Tenter d’équilibrer artificiellement les échanges entre deux économies aussi disproportionnées – les États-Unis avec leurs 28 000 milliards de dollars de PIB contre environ 500 milliards pour Israël – relève du fantasme économique, selon de nombreux experts. Cette approche irait à l’encontre de la logique même du commerce international, où chaque nation exporte ses points forts et importe ses besoins.
La réforme promise par Netanyahou pour faciliter l’importation de produits américains risque d’avoir peu d’impact réel, d’autant que les deux pays bénéficient déjà d’un accord de libre-échange avec très peu de barrières tarifaires.
Par ailleurs, une augmentation forcée des importations américaines pourrait avoir des conséquences dévastatrices : la mise en péril des industries locales face à une concurrence subventionnée, des pertes d’emplois massives dans le secteur manufacturier israélien, une augmentation de la dépendance économique vis-à-vis des États-Unis et une hausse des prix pour les consommateurs israéliens due à la réduction de la concurrence.