Le conseiller juridique du gouvernement Avihaï Mandelblit a fait savoir qu’il reste opposé à la loi de régularisation malgré le compromis et en dépit de l’exclusion des situations déjà traitées par la Cour suprême. L’opposition du conseiller juridique n’est certes pas un obstacle légal au processus législatif, comme l’a rappelé la ministre de la Justice Ayelet Shaked, mais l’avis donné par le conseiller juridique pésera sans aucun doute si la loi est adoptée, lorsque les opposants de la Liste arabe unifiée et le partis et organisations d’extrême gauche à cette loi saisiront la Cour suprême comme ils l’ont annoncé.
Ainsi la crise de coalition semble résolue mais la loi de régularisation n’est pas encore arrivée à sa destination. Cette affaire montre une fois de plus à quel point des fonctionnaires juridiques se sont aujourd’hui saisis d’un pouvoir exorbitant face aux institutions dont l’autorité émane du suffrage populaire.
Du côté d’Amona, la situation n’est pas réglée non plus. L’organisation d’extrême gauche anti-israélienne Yesh Din a déjà convaincu les dirigeants de villages proches d’Amona de faire appel devant l’Administration civile concernant les terrains qui sont destinés à accueillir les familles d’Amona qui seront déplacées. C’est le cas par exemple du maire du village de Silwad, situé près d’un périmètre appelé “Amona Nord”. Ces terrains ont été décrétés “abandonnés” car personne n’a revendiqué leur propriété pendant plusieurs décennies. Par ailleurs, quatre familles arabes du même endroit font appel de leur côté – toujours avec l’aide de Yesh Din – contre la définition de “terres abandonnées” attribuée à des terrains dont ils réclament aujourd’hui soudainement la propriété. Les questions qui viennent immédiatement aux lèvres sont les suivantes: où étaient ces familles arabes depuis 1967 et pourquoi n’ont-elles jamais exprimé la moindre revendication? La réponse se trouve sans doute dans les bureaux de l’organisation perverse qui répond au nom de Yesh Din.
Photo Yonatan Sindel / Flash 90