Le Campus Francophone et le Centre de Dialogue Stratégique International du Collège Académique de Netanya ont reçu le Ministre de la Défense Israélien Monsieur Avigdor Lieberman le 18 Janvier dernier. Claude Brightman, présidente du développement francophone, était le maitre de cérémonie de cet évènement politique important. Elle en retrace le contenu.
Il s’est agi d’un discours politique de première importance qui a couvert toutes les grandes questions, tous les enjeux mais aussi les opportunités qui sont celles de notre pays en ce début de mandat du nouveau Président des Etats- Unis, Donald Trump. Plus de 350 personnes étaient présentes parmi lesquelles des étudiants arabes israéliens, des olim de France et des personnalités du monde universitaire. Tous les médias Israéliens et étrangers étaient au rendez-vous, conscients que ce décideur-là n’en avait pas fini de nous surprendre. Et pour cause. La première surprise a été le ton et le style de celui qui, plus d’une fois, a été décrit comme un extrémiste. D’une manière détendue, remarquablement profonde et équilibrée, avec beaucoup d’humour et un grand respect pour toutes les parties concernées, le ministre a tout d’abord expliqué avec clarté sa première position : Il ne pourra y avoir de paix avec les Palestiniens par le biais d’une négociation bilatérale mais seulement dans le cadre d’un contexte régional élargi aux autres pays arabes et aux nations du monde qui comprennent que la réalité du chaos au Moyen Orient est due à la guerre des sunnites contre Chiites et non aux ‘implantations’. Il a indiqué avec beaucoup d’honnêteté que chacun – Palestiniens et Israéliens – avaient besoin d’un territoire continu et qu’à cet égard la solution était un transfert de population et non de territoire. Il a démonté toutes les théories visant à faire croire que l’instabilité mondiale trouverait sa cause dans le conflit Israélo-Palestinien et a enfin conclu en rappelant que la force d’un petit pays est pour une large part celle de l’unité, de la solidarité, de la résilience et de la générosité de ces citoyens. Il a longuement évoqué la manière de conduire et de faire accepter la position d’Israël ‘sous le radar’ en usant de discrétion et surtout en se coordonnant avec nos alliés afin de permettre une attention et une réaction moins brutale et moins irréversible de nos ennemis.
Avigdor Lieberman a également répondu aux questions d’actualité concernant les enquêtes contre le Premier ministre en proposant d’attendre les conclusions des autorités en charge mais aussi en disant qu’il lui semblait peu raisonnable d’imaginer un dépôt de plaintes pour ‘bavardages’ seulement. A propos du soldat Elor Azaria, il a rappelé que ce dernier était un excellent soldat, mais qu’une faute grave avait été commise. Quoi qu’il en soit, a-t-il tenu à préciser, « la motivation de Tsahal n’est en rien entamée ». D’ailleurs depuis le jugement plus de 40 terroristes ont été neutralisés.
Il a enfin conclu son intervention en invitant tout un chacun à rester mobilisé dans son amour et son dévouement à Israël. Un des généraux présents qui a longuement travaillé avec Itzahk Rabin zal a confié qu’Avigdor Lieberman était à ses yeux un ‘Rabbiniste’, digne héritier de ce mélange de vision pratique, sophistiquée, intransigeante sur la sécurité mais prêt à participer au développement socio-économique d’une Palestine démilitarisée.
Claude Brightman