Après la courte défaite du candidat du parti nationaliste du FPÖ lors des présidentielles de 2016, la droite et l’extrême droite autrichienne attendaient avec impatience leur revanche. Elle est arrivée dimanche lors des élections législatives largement remportée par la droite. Le Parti conservateur ÖVP du jeune Sebastian Kurz obtient 31,6% des voix, soit 7,5% de plus qu’en 2014.
Après lui, arrive le FPÖ de Heintz-Christian Strache qui fait un bond de près de 7% en obtenant 27,5% des voix, devenant ainsi le deuxième parti du pays, devançant le Parti social-démocrate SPÖ du Premier ministre sortant Christian Kern (26,7%). Si le SPÖ maintient cependant son nombre députés, les grands perdants de ce scrutin est le parti des Grünen (Ecologistes) dont est pourtant issu le chef de l’Etat Alexander Van der Bellen, qui obtiennent 3,3% (-9%) et perdent tous leurs 24 députés.
Sebastian Kurz occupe actuellement le poste de ministre fédéral de l’Intégration, des Affaires européennes et internationales dans le gouvernement de coalition avec le SPÖ. Il est considéré comme un grand ami d’Israël. S’il arrive à former une coalition gouvernementale il deviendra le dirigeant le plus jeune d’Europe (31 ans) devançant le Premier ministre irlandais Leo Varadkar (38 ans) et le président français Emmanuel Macron (39 ans). Pour cela, il n’aura devant lui que deux options: faire une alliance avec les socio-démocrates, même configuration que le gouvernement sortant, ou s’allier le FPÖ. Le premier scénario est le moins probables, car dès son accession à la tête du Parti conservateur, en mai 2017 il avait provoqué la chute de la coalition gouvernementale et provoqué ces élections anticipées de quelques mois. Dans le contexte européen actuel avec notamment la crise des migrants et la montée de l’Islam, les observateurs penchent pour une alliance avec le parti de Heintz-Christian Strache, ce qui permettrait au FPÖ de revenir au gouvernement après quatorze ans d’absence.
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