« À Suze vivait un homme originaire de Judée portant le nom de Mordekhaï, fils de Yaïr, fils de Chim’i, fils de Kich de la tribu de Benjamin. Il avait été déporté de Jérusalem avec les captifs emmenés par Nabuchodonosor, roi de Babylonie, avec Yekhania, roi de Juda ».
Pourquoi devait-on préciser, dans la Meguila, que Mordekhaï avait été exilé, après la destruction du premier Temple, par Nabuchodonosor ? Pour nous apprendre qu’il avait encore connu le Temple, l’époque de la fin des Prophètes et celle du grand Sanhédrin dont il faisait d’ailleurs partie. En quoi était-ce si important ? Le peuple d’Israël passe, depuis sa naissance, par des tribulations très difficiles. Comment réagir ? Comment se comporter ? Que penser ? Depuis Moché Rabbénou, Hachem veille à nous envoyer des guides pour nous éclairer et nous orienter. Dépositaires de la Torah transmise par la génération précédente, les Maîtres de chaque génération sont les seuls aptes à discerner et à indiquer la voie à suivre. Ainsi en fut-il à Pourim ! Un terrible décret d’extermination du peuple juif a été émis, c’est la solution finale. Pourquoi ? La Meguila le dit bien : parce que Mordekhaï ne se prosternait pas devant Haman, ce qui le mit en fureur. Son extrémisme a mis tout le peuple en danger de mort. Mais ceci n’était qu’une cause apparente. Mordekhaï leur a appris qu’en vérité, la cause était toute autre. Ce terrible décret avait été pris dans le Ciel car les Juifs s’étaient rendus coupables d’idolâtrie au temps de Nabuchodonosor et surtout parce qu’ils avaient pris plaisir de participer au festin d’Assuérus, d’adopter de plein gré la manière de vivre et de se réjouir des non Juifs. Et merveille ! Au lieu de l’accuser, les Juifs ont eu foi en Mordekhaï, ils ont fait techouva et ils ont été sauvés.
Qui pouvait discerner la Vérité si contraire aux apparences ? Qui leur a révélé la raison profonde des évènements… et comment on pouvait tout changer ? Celui qui avait reçu la Torah des derniers prophètes et qui avait siégé au Sanhédrin. Lui seul pouvait voir au-delà des contemporains de l’époque. Il en est ainsi dans toute l’histoire d’Israël. À chaque génération Hachem nous pourvoit de tels guides spirituels. On a une fois demandé : comment se fait-il que, même aujourd’hui, les grands maîtres arrivent à un âge si avancé ? Que ces grandes personnalités qui nous éclairent de leur sagesse et leurs bénédictions approchent ou dépassent les cent ans ? C’est parce qu’ils doivent transmettre aux générations futures la Torah et les messages qu’ils ont recueillis non pas de la génération précédente mais de deux ou trois auparavant. Pour Israël cela va dans le sens inverse que dans le reste du monde. Dans le monde, tout ce qui date d’il y a dix ans, c’est vieux jeu, c’est dépassé… À plus forte raison si cela date de cinquante ans, cent ans et plus. Dans la Torah, c’est juste le contraire. Plus c’est ancien, plus cela se rattache à l’origine : à la Révélation du Mont Sinaï. Plus on remonte, plus on était grand dans la Torah et la sagesse.
Ainsi l’histoire de Pourim, avec tous ses enseignements reste pour nous toujours actuelle, même si elle s’est passée… il y a plus de deux mille cinq cents ans ! Joyeux Pourim, toujours avec vous et pour vous !
Penina ELKRIEF- Équipe BAIT
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