Pour ce nouveau récital “attia.chante.brassens”, sur le thème “French Love Songs”, le public était au rendez-vous. Dimanche 28 janvier, la salle du Terminal Tarbut dans l’ancienne gare des trains de Jérusalem (Mitram Hatakhana) était pleine d’un public aussi attentif qu’inattendu. Russophones, anglophones, hébraïsants exclusifs ou franco-belgo-canado-phones, nouveaux immigrants ou sabras pure souche, amateurs de poésie ou adeptes de sons branchés, il semble qu’un point commun invisible et profond unissait cette diversité. Quel fut donc ce mobile si peu apparent qui anima tous ces gens malgré le froid et l’heure tardive de l’hiver Yérossolomitain ?
Peut-être, simplement, l’envie de vivre un petit moment de bonheur sans préjugé et sans prétention. Sur ce point, Isaac Attia, le chanteur et guitariste, qui fait découvrir Brassens à tous ceux qui le méconnaissent, est formel : “Attention ce spectacle s’adresse uniquement et exclusivement à tout le monde sans aucune exclusion ni exception. Même à ceux qui détestent Brassens en pensant que sa musique est ennuyeuse et ses paroles hermétiques. Même à ceux qui vénèrent le grand maître et voient dans toute interprétation de son œuvre un crime de lèse-majesté. Et même à ceux que l’esprit “galoutique” et nostalgique rend neurasthéniques et qui regrettent le bon vieux temps où les nouveaux immigrants se fondaient dans la masse. Ce qui fait que tout le monde y trouve son compte c’est que chacun vient se voir lui-même. On ne s’adresse pas au public comme à des spectateurs venus assister de façon passive à un show qui leur ferait, soi-disant, oublier une supposée “triste réalité de leur quotidien”. Au contraire, on invite chacun à vivre un voyage intérieur, à retrouver le monde imaginaire bien réel qu’il possède en lui et qui fait que son quotidien, quel qu’il soit, est la seule expérience qui mérite vraiment d’être vécue”.
Pour réaliser ce tour de force, Isaac Attia a transformé sa guitare en voix et sa voix en guitare afin de redonner aux mots toute leur musicalité. Il a aussi fait appel à la complicité d’un pianiste, Yaakov Guenoun, qui est bien plus qu’un simple musicien. Peintre, paysagiste et poète, ses notes tournent autour des mots et dessinent des jardins, des couleurs et des contrechants qui font de l’accompagnement musical un véritable voyage. Dès lors, la musique devient la ponctuation d’un texte qui prend une teinte universelle. Par ces nouveaux arrangements piano-guitare, ce n’est plus la langue française qui se fait entendre mais plutôt une langue, tout simplement, humaine ; peut-être la mélodie de l’âme ?
Alors si, pauvre Ulysse ou Pénélope, vous avez manqué l’odyssée de ce premier concert de la saison, rassurez-vous, un nouveau départ est prévu, dimanche 25 février à 20 heures, dans la salle du Terminal Tarbut de l’ancienne gare des trains de Jérusalem.
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