Une vengeance du Hezbollah mais aussi la volonté de faire échouer les pourparlers autour de la plateforme de gaz Karish dont le Liban conteste la propriété israélienne: c’est ainsi que l’on peut analyser l’envoi de 3 drones au-dessus de la plateforme par le Hezbollah, aujourd’hui (samedi).
Cet après-midi, l’aviation et la marine israéliennes ont détruit trois drones envoyés par le Hezbollah autour de la plateforme Karish où les travaux de forage ont commencé il y a quelques semaines. Les drones ont été détruits à distance de la plateforme, avant qu’ils n’entrent dans la zone maritime israélienne.
Cette action terroriste intervient quelques heures après une attaque, attribuée à Israël, sur le port syrien de Tartous contre une livraison d’armes pour le Hezbollah. Ces dernières semaines, l’Iran tente de faire passer de l’armement anti-aérien en Syrie afin de contrer les attaques israéliennes. Ce matériel ne peut être acheminé que par voie maritime et l’hypothèse la plus probable est qu’il arrive au port de Tartous qui est sous surveillance russe.
Outre cet objectif, l’envoi des drones est une façon pour le Hezbollah de faire pression sur le médiateur américain dans le cadre des négociations entre Israël et le Liban sur la limite des eaux territoriales. Le Hezbollah veut que le gouvernement libanais ne cède rien et exige un déplacement vers le sud des eaux territoriales libanaises afin de réduire celles israéliennes et d’y inclure des gisements de gaz. L’organisation terroriste, par cette attaque, entend envoyer un message d’intimidation aux négociateurs mais aussi aux investisseurs potentiels dans le gisement de gaz israélien.
Le Hezbollah a ouvert aujourd’hui un nouveau front dans sa lutte contre Israël. Il a montré qu’il n’hésiterait pas à utiliser des drones, voire des drones armés contre les intérêts israéliens en mer. Israël, quant à lui, lui a montré que toute tentative d’agir dans cette zone était, ni plus ni moins, qu’une atteinte à sa souveraineté et que l’agresseur en paiera le prix.
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