Les autorités fédérales américaines de l’immigration ont procédé dimanche à l’arrestation de Mahmoud Khalil, un étudiant de l’Université de Columbia et figure importante des manifestations pro-palestiniennes sur le campus, accusé de soutenir le Hamas. Cette action s’inscrit dans le cadre de la politique de l’administration Trump visant à arrêter et expulser les militants pro-palestiniens des universités américaines.
Selon son avocate Amy Greer, Khalil a été appréhendé dans son appartement universitaire par des agents de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE). Lors de l’intervention, un agent aurait indiqué agir sur instruction du Département d’État pour révoquer le visa de Khalil. Amy Greer affirme cependant que son client résidait légalement aux États-Unis avec une carte verte (résidence permanente), ce qui n’a pas empêché l’agent de déclarer que son certificat serait révoqué.
Tricia McLaughlin, porte-parole du Département de la Sécurité intérieure, a confirmé l’arrestation, précisant qu’elle était « conforme aux ordres du président Trump interdisant l’antisémitisme ». Cette opération marque la première expulsion publique depuis que le président Trump a ordonné des mesures répressives contre les étudiants ayant participé aux manifestations pro-palestiniennes sur les campus au printemps dernier.
L’administration justifie ces mesures en affirmant que les participants ont compromis leur droit de séjour aux États-Unis en exprimant leur soutien au Hamas, organisation classée terroriste. Dans le cas de Khalil, les autorités lui reprochent d’avoir « mené des activités exprimant un soutien au Hamas ». Son avocate rapporte également que les agents auraient menacé d’arrêter son épouse enceinte.
Un porte-parole de l’Université de Columbia a rappelé que les forces de l’ordre doivent disposer d’un mandat explicite pour pénétrer dans la propriété de l’université, sans toutefois préciser si l’établissement avait été informé préalablement de l’arrestation.
Le secrétaire d’État Marco Rubio a clairement affiché la position de l’administration sur le réseau X, déclarant que celle-ci « révoquera les visas et/ou les cartes vertes des partisans du Hamas en Amérique, afin qu’ils puissent être expulsés ». Si le Département de la Sécurité intérieure peut effectivement engager des procédures d’expulsion contre des détenteurs de cartes vertes pour diverses activités criminelles présumées, y compris le soutien à des organisations terroristes, l’arrestation d’un résident permanent légal qui n’a pas été formellement inculpé d’un crime constitue une mesure exceptionnelle dont le fondement juridique reste incertain.