Yom Haatsmaout est aussi l’occasion de faire un point sur l’alya, cette immigration qui a contribué depuis 68 ans à construire le pays, ce vent sioniste qui anime et unit les Juifs du monde entier!
Pour cela, LPH s’est entretenu avec Ariel Kandel, Directeur Stratégie France de l’Agence Juive pour Israël.
Le P’tit Hebdo: Nous fêtons l’indépendance de l’Etat d’Israël. Quelle est votre vision de cette indépendance?
Ariel Kandel: Il s’agit de l’indépendance retrouvée du peuple juif dans cet Etat qui s’est recréé. Cette indépendance est physique, spirituelle et permet au peuple juif de poursuivre son histoire. L’indépendance se joue sur plusieurs cercles. Le premier au niveau personnel: chaque personne a besoin d’Israël pour son identité, qu’elle y vive ou non d’ailleurs. Le second au niveau du peuple qui retrouve son indépendance au contact et par le lien avec sa terre. Le dernier est par rapport à la Nation, de plus en plus indépendante.
Aujourd’hui 68 ans plus tard, cette indépendance recouvre encore d’autres concepts. Je pense, notamment à la créativité de l’Etat, cette start-up nation, que nous pouvons nous vanter d’être. Cet esprit d’initiative est un des symboles les plus forts de l’indépendance.
Le chemin parcouru est extraordinaire et nous savons que notre indépendance est aujourd’hui florissante même si, évidemment, on peut toujours l’améliorer et aspirer à encore mieux.
Lph: L’alya est-elle une forme d’acquisition d’indépendance?
A.K.: Je pense que chaque personne qui décide de faire son alya gagne en indépendance parce qu’elle se libère de différents facteurs qui l’ont poussée à venir: l’antisémitisme ou des raisons économiques. A cela s’ajoute le moteur sioniste que chacun possède et qui témoigne de ce désir d’indépendance nationale.
Lph: Les chiffres de l’alya de France sont impressionnants ces dernières années. Est-on sur une vague qui va aller en augmentant ou en régressant comme certains le craignent?
A.K.: Ces trois dernières années, ce sont entre 20-25000 Juifs de France qui ont décidé de faire leur alya! Selon une récente enquête IFOP, 40% des Juifs de France évoquent l’alya et 13% émettent le souhait concret de la réaliser. Les chiffres de cette année pourraient être en régression mais le potentiel est énorme! L’Etat d’Israël doit trouver les facteurs qui permettront de concrétiser ces désirs d’alya. Cela passe surtout par un meilleur accompagnement au niveau du travail et du logement.
Lph: Quelles sont les pistes qui sont proposées dans cette optique?
A.K.: Il existe aujourd’hui un projet d’aide au logement pour les jeunes couples en Israël, il faudrait pouvoir l’adapter aux olim.
Par ailleurs, nous avons émis l’idée avec l’association Qualita que chaque candidat à l’alya ouvre un dossier professionnel en même temps que son dossier d’alya.
L’Etat fait déjà un gros effort dans ces domaines, mais force est de constater que les gens attendent encore plus de réponses.
Lph: On a pu entendre que l’Agence Juive se focalisait davantage sur l’alya des jeunes, la favorisant à celles des familles. Est-ce une réalité?
A.K.: Il existe des programmes très populaires pour les jeunes de 18 à 35 ans avec MASSA (18-31 ans) et autres programmes d’intégration pour les 31-35 ans.
La politique de l’Agence juive n’a pas été de favoriser l’alya des jeunes mais plutôt de renforcer leur identité juive. MASSA a été créé dans cette idée avant tout. La perception qu’en ont les Français d’un programme d’encouragement à l’alya n’est pas partagée par les Américains, par exemple. Cela se ressent sur les chiffres: 80% des jeunes Français qui participent au programme MASSA font leur alya alors que ces chiffres sont inversés chez les jeunes américains.
Le grand défi d’aujourd’hui est d’accompagner au mieux les familles. Donc, nous réfléchissons à de nouvelles solutions pour accompagner les personnes avant même leur alya: dans les processus d’équivalence, dans la formation professionnelle pour apprendre un métier qui marche en Israël, dans l’apprentissage de la langue. Nous devons aussi mieux diffuser les informations concernant toutes les aides subventionnées par l’Etat d’Israël qui existent déjà et qui sont méconnues.
Lph: Compte-tenu de tous vos efforts, comprenez-vous les critiques négatives que l’on entend de plus en plus?
A.K.: Je ne suis pas là pour juger. L’alya est un projet difficile. Quand nous sommes sortis d’Egypte, le peuple s’est aussi plaint et a regretté l’esclavage…
Les Français ont reçu la meilleure couverture sociale au monde, cela peut être assimilé à la manne du désert, aux nuées. Arrivés en Israël, ces bienfaits ont disparu. Le grand défi des Juifs de France est de sortir de cette culture d’assistanat.
Lph: Quels sont vos vœux pour ces 68 ans de l’Etat?
A.K.: Que l’on ait la joie de voir vieillir l’Etat d’Israël tout en lui permettant de garder un esprit jeune! Et que la famille s’agrandisse!
D abord la reconnaissance des diplomes pour les medecins et para medicaiux ,le potentiel est grand .
Supprimer le lobby des medecins Israeliens et leurs copains fonctionnaires qui dressent les obstacles .
Cela represente des centaines de professionnels et leurs familles .
Les medecins Israeliens viellissent ,et beaucoup sont incompetents et inhumains ,ce qui exploque cela .