Le journaliste israélien Ariel Kahana est un fin observateur de la politique internationale. Suites aux récentes déclarations du président français Emmanuel Macron concernant Israël, il a publié un article au titre évocateur dans le quotidien Israël Hayom : « Il est temps d’expliquer à la France qu’Israël n’est pas l’une de ses colonies ». Nous avons voulu avoir l’avis d’un journaliste natif d’Israël sur les relations complexes entre la France et Israël.
Le P’tit Hebdo : comment qualifieriez-vous les relations entre la France et Israël ?
Ariel Kahana : Cela dépend du niveau que vous évoquez. S’il s’agit des relations entre les peuples, il y a une grande sympathie pour la France. Ce n’est pas comme l’Allemagne avec laquelle nous avons un lourd passé, avec les Polonais ou encore avec l’Espagne pour l’expulsion. Les Israéliens aiment la culture française, Paris, et tout ce qui y touche. Globalement, les Israéliens aiment beaucoup la France et c’est réciproque du côté du peuple français. Maintenant, lorsque nous abordons les relations entre les Etats, cela devient plus complexe. Lorsqu’Israël a été créé, il y a eu le « roman franco-israélien » des vingt premières années, avec la centrale atomique, les Mirages, presque un « âge d’or », puis il y eut ce que j’appellerais « la trahison » lors de la Guerre des Six Jours, avec De Gaulle et l’embargo…
LPH : Quel impact cela a-t-il eu en Israël ?
AK : Dans la conscience collective israélienne cette volte-face de la France est quelque chose qui ne s’oublie pas, et cela affecte tout le ressenti général en Israël vis-à-vis de la France. Nous avons toujours recherché de bonnes relations avec la France, mais depuis 1967, sur le plan diplomatique et politique, on est forcé de constater des phénomènes de condescendance française, une volonté de la France de montrer qu’elle sait mieux que nous ce qui est bon pour nous, qu’elle peut nous dicter ce que nous devons faire. Cela a été vrai sous presque tous les présidents. On l’avait vu par exemple dans l’affaire de la centrale Osirak en Irak à l’époque de Begin. Les Français ne voulaient rien entendre, car les intérêts français étaient prioritaires. Et cela s’est vu dans l’attitude envers Yasser Arafat et jusqu’à l’accord avec l’Iran.
LPH : A quoi cette attitude française est-elle due ?
AK : Je crois qu’il y a en Israël une sous-estimation du caractère trop laxiste des Français. Par exemple, au début, la France avait une attitude très ferme face à l’Iran et à son programme nucléaire. Mais avec un peu de pressions, la volonté de ne pas briser l’unité européenne et d’autres raisons, les Français ont fini par céder. Cette attitude française remonte très loin, on l’a vu avant la 2e Guerre mondiale avec la manière de réagir face à la montée du nazisme, contrairement aux Britanniques par exemple.
LPH : D’un autre côté, il faut reconnaître que pour les relations culturelles, scientifiques, économiques, ou militaires, ces relations sont excellentes. Mais dès que l’on arrive à la politique étrangère, au conflit israélo-palestinien, la France reste fidèle à sa tradition et n’en bouge jamais. A quoi est-ce dû à votre avis ? Le nombre de musulmans en France, l’attrait pour le monde arabe, des intérêts mercantiles, de l’antisémitisme, ou tout cela réuni?
AK : Toutes les réponses sont justes. Si on regarde l’histoire, la France a toujours eu des liens spéciaux avec le monde arabe. C’était le cas avec Kadhafi ou Saddam Hussein. On se serait attendu d’un pays comme la France, avec sa devise « Liberté, égalité, fraternité », qu’elle soit plus ferme avec de tels régimes. Mais c’est l’inverse qui s’est produit et ils furent les meilleurs amis, avec l’un dictateur comme avec l’autre. Il y a donc une attirance pour le monde arabe que personnellement je ne saurais pas expliquer, mais il ne faut pas oublier un certain antisémitisme inconscient qui est toujours présent. Avant c’était les Français « de souche » et aujourd’hui, le pourcentage élevé de musulmans en France exerce une influence non négligeable sur la politique française. C’est inévitable. Ainsi, les causes sont multiples mais l’attitude reste la même.
LPH : Quelle est selon vous la part de l’antisémitisme dans l’attitude du Quai d’Orsay qui est vraiment le fer de lance de cette diplomatie anti-israélienne de la France ?
AK : Je ne connais pas assez le peuple français pour donner un avis sur cette question. Je connais bien l’histoire d’Israël et je peux exprimer ce que je ressens d’un point de vue israélien. Mais qu’il y ait une tradition antisémite, c’est certain. Herzl a pensé le sionisme au moment de l’Affaire Dreyfus ! Mais de là à dire que Macron est antisémite…
LPH : Bien-sûr que non. Mais cette condescendance française vient aussi, de manière inconsciente, de réflexes antisémites : au Juif ou à l’Etat juif on peut se permettre de parler d’une manière que l’on ne se permettrait pas envers les autres. Comment Israël doit réagir face à ce genre d’attitude, car il faut aussi préserver nos relations bilatérales avec la France ?
AK : Ma réponse va vous paraître étrange. Les différents gouvernements israéliens auraient dû faire depuis longtemps, c’est mieux accueillir et intégrer les olim de France. Mais au lieu de les accueillir à bras ouverts ils ont mis des obstacles sur leur chemin. Quel est le rapport ? Le gouvernement français ne voit pas d’un bon œil que des Juifs quittent la France ou qu’Israël fasse de la « propagande » pour l’alya. Si Israël gère mieux l’intégration des olim de France, ce sera bien pour Israël sur le plan de sa relation politique avec la France: si la France continue à se comporter ainsi envers Israël, davantage de Juifs quitteront la France, ce que les autorités françaises n’aiment pas. Les gouvernements français doivent savoir que leur politique envers Israël risque de se retourner contre eux car ils ont aussi de nombreux intérêts à avoir de bonnes relations avec Israël.
LPH : Au vu des excellentes relations que nous avons avec les Etats-Unis de Donald Trump, pensez-vous qu’Israël peut faire fi de l’attitude de la France ?
AK : En aucun cas. Ce ne serait d’ailleurs pas judicieux. Il est normal qu’il y ait des divergences entre des pays. Et ce qui s’est passé ces dernières semaines ne doit pas être prétexte à une rupture des relations ! Nous sommes très loin d’un tel scénario. Ceci, dit, Macron a commis des erreurs, comme celle de recevoir Yaïr Lapid juste avant les élections, ou d’autres choses encore. La convocation de l’ambassadrice de France a été un acte fort pour montrer qu’en Israël on est en colère, et je crois que le message est passé. La balle est désormais dans le camp français et d’Emmanuel Macron. Il est difficile de savoir comment cela va évoluer. C’est dommage car jusqu’à récemment les deux dirigeants s’entendaient bien. Quelque chose s’est enrayé dans la machine.
Propos recueillis par Shraga Blum
La France est gouvernee par les accords occultes eurabia avec le monde islamique , le qatar controle une partie de son economie qui s effondre , le pays est desormais bi national car la population est franco arabe , Macron n est en rien antisemite , il obeit simplement a ses patrons et tient compte de la demographie galopante de sa minorité musulmane
La trahison de 1967 est toujours d’actualité. C’est la politique arabe de la France.
il n’y a pas que les israeliens qui ne digerent pas le comportement des gouvernements français. ils confrment à l’évidence le vieil adage: enpolitique, il n’y a ni pere ni mere, il n’y a que l’interet. les gouvernements français ont la collaboration chevillée au corps. on devrait les traduire en justice
Ils ont la trouille des arabes qu’ils ont accueillis par millions dans leur pays. N’oubliez pas que la plupart des attentats ont été commis par des français issus de l’immigration, ce qui donne une idée des problèmes d’aujourd’hui et, surtout, de ceux à venir.
Une honte, il est vrai que c’est de Gaulle qui a initié cette politique de la lâcheté. Mais elle s’est aggravée après la guerre du Kippour et l’embargo sur le pétrole décrété par les arabes.
La France et l’Europe ont accepté le DEA ou le Dialogue Euro Arabe.
Les arabes ont obtenu l’inacceptable pour que le européens retrouvent la fourniture du pétrole.
L’inacceptable était, travailler contre Israel, accepter les migrants musulmans, ne rien leur opposer.
Mais cette politique de la honte et de la lâcheté mènera l’Europe à la mort si rien n’est entrepris contre cette politique désastreuse.
La France est colonialiste viscéralement.Elle a souffert de se séparer de ses maghrébins a qui l’en enseignait,que leur ancêtres etaient des Gaulois.
La France est colonialiste.et dictatoriale.
Il n’a jamais eu de période d’amour,a qui veut bien entendre après la guerre, ou comme dit Ariel Kahana FOUTAISE …..FOUTAISES…La France voulait simplement effacer la honte de la collaboration ET pour De Gaulle une façon de bomber le torse et de dire aux cousins Arabes on en a autant pour vous.ATTENTION….
LES accords atomiques avec l’Irak …. ????? Pourquoi !!! sinon donner a Sadam une revanche de bouffer DU JUIF….Oui la culture française a certes eu une grande influence sur nos artistes Israéliens Yossi Babai. Amos Oz…etc…mais peut on oublier que la haine antisémite française est millénaire hors.mis, une période Napoléonienne.Tous les rois de France de tous temps ont sacrifiés le JUIF ….ELLE se. devait d’être l’exemple au titre de fille aînée de la chrétienté. Elle s’écoute sans s’expliquer..Elle est colonialiste sans colonies…Israël a repris (retrouvé) ses droits ,et la France ELLE, pense toujours en avoir sur SES juifs qu’elle a SPOLIÉ au nom de la collaboration.
En définitif la France a été , est, et sera toujours ANTIJUIF et non ANTISÉMITE car la France sait tres bien considéré et a juste titre les arabes muses surtout comme Semites.
Ariel Kahana fait bien la différence entre la plus grande partie des français qui aime Israël et la partie la plus antisémite dans laquelle se retrouve une partie des représentants politiques. C’était Important.
Les Britanniques et surtout la classe dirigeante était encore plus pro-nazie que les Français avant guerre et ce, par peur obsessive des communistes.
Il faut se documenter et lire le combat acharné de, W. Churchill contre ses propres amis conservateurs pour s’opposer au nazisme et à Hitler jusqu’au bout. Je suggère à Ariel Kahana de lire les mémoires extrêmement précises et documentées de M. Maïski qui fut l’ambassadeur soviétique à Londres de 1935 à 1943.
Rien sur l’influence chrétienne au Quai d’Orsay contre la résurgence d’un Etat juif et rien sur l’influence, toujours sur les diplomates, des enseignements de L. Massignon ? Un peu léger ce papier..
De Gaulle a toujours considéré que l’État juif serait une parenthèse que le monde arabe réussirait à refermer. Donc en bon adepte de Machiavel il a infléchi la politique de la France de « Israël notre ami notre allié » à « Israël peuple dominateur ». Et après avoir soi-disant à Israël de ne pas tirer le premier alors que le pays était étranglé par les actes de Nasser, il a proclamé l’embargo sur les armes au pire moment durant la guerre des 6 jours.