Le gouvernement argentin précédent, dirigé par Cristina Kirchner, avait catégoriquement nié toute collusion avec le régime iranien, notamment l’existence d’un accord secret qui prévoyait notamment des exportations iraniennes de pétrole à prix préférentiel en contrepartie d’un étouffement de l’enquête sur la responsabilité iranienne dans le terrible attentat commis à Buenos Aires en 1994 contre les locaux de la communauté juive AMIA.
Un journaliste argentin, Pappe Eliyachev avait notamment révélé la tenue d’une rencontre cruciale et secrète qui s’était déroulée en Syrie en 2011 entre le ministre iranien des Affaires étrangères Mohamad Jawad Zarif et son homologue argentin Hector Timmerman. Le gouvernement Kirchner avait catégoriquement nié une telle rencontre, mais voilà qu’un ancien ambassadeur argentin en Syrie, Roberto Ahwad a confirmé que cette rencontre a bel et bien eu lieu. Il a fait cette révélation lors d’un interrogatoire dans le cadre de l’enquête sur ces attentats. La rencontre s’était tenue à Alep et Hector Timmerman avait ensuite quitté la Syrie depuis un aéroport militaire dans un avion privé fourni par Bachar El-Assad.
Cette révélation ainsi que d’autres éléments dévoilés par l’ancien ambassadeur viennent confirmer la thèse avancée par le juge Alberto Nisman qui affirmait preuves à l’appui que les liens entre le gouvernement Kirchner et les autorités iraniennes avaient pour but principal de noyer la longue enquête et annuler les mandats d’arrêt émis contre cinq hauts responsables de l’Etat iranien suspectés pour leur implication dans cet attentat qui avait fait 85 morts et plus de 300 blessés. Le juge d’instruction Alberto Nisman avait été retrouvé mort à son domicile de Buenos Aires le 18 janvier 2015, à la veille du jour où il devait remettre à la justice un dossier explosif sur les liens entre le gouvernement Kirchner et l’Iran. Après avoir conclu à un suicide, la police a dû faire marche arrière suite au vaste mouvement de protestation dans la population. L’enquête est toujours en cours, grâce notamment à la volonté du nouveau président Mauricio Macri, ami d’Israël et de la communauté juive argentine.
L’ancienne présidente Cristina Kirchner avait eu le culot d’affirmer que le rapprochement avec l’Iran avait au contraire pour but de faciliter l’enquête et que l’Iran collaborerait avec la justice internationale et Interpol.
La thèse la plus plausible concernant cet attentat ainsi que celui contre l’ambassade d’Israël en 1992 qui avait fait 29 morts et 242 blessés est qu’ils furent commandités depuis l’Iran et commis par des cellules du Hezbollah implantées en Argentine.
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