Après une longue et minutieuse enquête, l’unité financière de la police argentine a procédé à l’arrestation d’une douzaine de ressortissants libanais qui vivent dans le pays, soupçonnés d’appartenir à une filière travaillant au profit du Hezbollah. Ils habitent tous dans le triangle qui relie l’Argentine, le Brésil et le Paraguay, région connue pour être “très fréquentée par des organisations terroristes et particulièrement le Hezbollah libanais. L’opération de la police et des services de renseignements a été intitulée “Tribu Barakaat” du nom d’Ahmad Barakaat, le chef de cette filière. Parallèlement à l’arrestation des suspects, le gouvernement argentin a immédiatement fait bloquer leurs avoirs en banque et confisquer leurs biens.
La cellule avait notamment gagné dix millions de dollars sur une période, dans le cadre de jeux de casino, puis les avait dissimulés au fisc pour les faire passer ensuite clandestinement au Brésil et au Paraguay au profit d’agents du Hezbollah.
L’organisation terroriste chiite ainsi que son protecteur iranien sont très présents et actifs dans le continent sud-américain. La présence d’importantes communautés musulmanes ainsi que les opportunités pour divers trafics sont un terrain favorable pour développer leur stratégie.
On sait par exemple qu’en Colombie, le Hezbollah entretient de juteux trafics de drogue, d’automobiles, de fraudes bancaires et fausses cartes de crédit et blanchit une quantité colossale d’argent. Ceci sans parler du prosélytisme et de la mobilisation de citoyens au service du terrorisme. Le chef du Hezbollah colombien s’appelle Abdallah Rada Ramel. Il vit au Panama et contrôle également les activités de l’organisation en Bolivie, au Paraguay et au Venezuela.
Selon un rapport américain, environ 80% des bénéfices des divers trafics passent au Hezbollah au Liban et les 20% restants serveent au fonctionnement des activités dans le continent sud-américain.
Photo Abed Rahim Khatib / Flash 90