Le procureur général d’Argentine, Ricardo Sáenz, a décrété ce jeudi que l’avocat fédéral juif Alberto Nisman, trouvé mort dans son appartement de Buenos Aires en janvier 2015, ne s’était pas suicidé mais avait été assassiné. Dans le document qu’il a publié ce jeudi, il a clairement affirmé que Nisman avait été victime d’un meurtre. C’est la première fois, depuis le début de l’affaire, qu’une telle déclaration est faite publiquement et officiellement.
Ricardo Sáenz a précisé qu’il soutenait les positions adoptées par la famille de Nisman qui affirmait depuis le début qu’il avait été tué. Il a écrit : « L’éventualité du meurtre de Nisman doit être présentée au tribunal fédéral qui est le plus habilité à entendre tous les témoignages et à établir les faits ». Il a prévu d’exposer son avis devant les juges le 18 mars prochain.
Cette déclaration fait suite à la décision, en décembre dernier, d’une juge argentine qui avait rouvert le dossier d’investigations sur la mort ‘mystérieuse’ d’Alberto Nisman, chargé pendant dix ans de mener l’enquête sur l’attentat contre un immeuble de la communauté juive en juillet 1994 qui avait causé la mort de 85 personnes.
Lorsque Nisman a été trouvé sans vie dans son appartement, il venait de mettre en cause la présidente Cristina Fernandez de Kirchner et d’autres personnalités politiques, leur reprochant d’avoir couvert des suspects iraniens impliqués dans cette affaire. Depuis, la présidente a été écartée du pouvoir et remplacée par un nouveau régime plus ouvert qui n’a pas les mêmes liens avec l’Iran.