La consommation des ménages a tiré la croissance de l’économie israélienne en 2015, mais pas à n’importe quel prix: les crédits y sont pour beaucoup.
Selon les chiffres, encore provisoires, de l’Institut de la Statistique, le PIB israélien a augmenté de 2,3% en 2015. Les comptes nationaux indiquent aussi que la consommation des ménages a été le principal moteur de croissance de l’an dernier : elle a augmenté de 4,5%, après une hausse de 3,7% en 2014.
9,5 MILLIONS DE CARTES EN CIRCULATION
Aujourd’hui, on connaît une des causes de la bonne tenue de la consommation privée en Israël. Si les ménages israéliens sont de plus en plus incités à consommer, c’est parce qu’ils payent une bonne part de leurs achats à crédit. En 2015, le volume des crédits à la consommation a fait un bond de 8,9%, après une hausse de 6,2% en 2014 et 5,6% en 2013.
La consommation à crédit fait désormais partie des comportements d’achats de l’Israélien. En 2015, les achats à crédit ont particulièrement augmenté pour les produits d’alimentation (+ 4,6%), les biens manufacturés comme habillement et ameublement (+ 8,6%) et les services (+ 9,9%).
Au total, les Israéliens ont réglé la somme astronomique de 260 milliards de shekels avec leurs cartes de crédit (60 milliards d’euros). Trois sociétés de crédit dominent le marché du crédit à la consommation en Israël : Isracard (126 milliards de shekels), Leumi-Card (68 milliards) et Cal (66 milliards).
Pour assouvir leur soif de crédit, les Israéliens détenaient 9,5 millions de cartes de crédit en 2015 : il s’agit de près de 2 cartes de crédit par adulte en moyenne.
PROFITS DES BANQUES EN HAUSSE
Coïncidence de l’actualité : le jour où sont publiés les chiffres des crédits à la consommation, les banques affichaient leurs résultats pour 2015. Pas de surprise : les cinq grandes banques du pays (Hapoalim, Leumi, Discount, Mizrahi-Tfahot et Beinleumi) ont réalisé un bénéfice record de 8,2 milliards de shekels (1,9 milliard d’euros). C’est un bond prodigieux de 33% par rapport aux bénéfices de l’année précédente.
D’où proviennent les profits des banques israéliennes ? D’abord des intérêts sur les crédits accordés : ceux-ci se sont montés à 25 milliards de shekels en 2015, soit 5,8 milliards d’euros. Malgré la baisse des taux d’intérêt, les banques ont maintenu leur profit en accroissant le volume des crédits.
Seconde source de profits des banques : les commissions et frais bancaires qui se sont montés à 15 milliards de shekels (3,5 milliards d’euros) en 2015.
Jacques Bendelac (Jérusalem) Israelvalley.com