Après plus de dix ans pendant lesquels les relations entre la Syrie et le Hamas étaient rompues, le président syrien, Bachar El Assad a reçu aujourd’hui (mercredi), des hauts responsables de l’organisation terroriste.
La rupture était intervenue au début de la guerre civile en Syrie, il y a près de 11 ans, lorsque le chef du Hamas, Khaled Meshaal avait choisi de quitter le territoire syrien sur lequel il était réfugié pour rejoindre le Qatar. Son départ avait été interprété par les autorités syriennes comme une marque de soutien aux opposants au régime. Tous les responsables du Hamas avaient alors été expulsés de Syrie, car ils refusaient de prendre clairement position en faveur de Bachar El Assad.
Les relations entre la Syrie et le Hamas se sont donc réchauffées et la délégation du Hamas a été accueillie à Damas avec tous les honneurs.
”Nous avons rencontré un président déterminé à soutenir la cause palestinienne”, a déclaré l’un des responsables du Hamas, lors d’une conférence de presse, ”Nous sommes sur le territoire syrien et c’est la réponse naturelle à la violence américaine et au projet sioniste dans la région. Nous sommes pour une Syrie unifiée et nous condamnons l’agressivité contre elle que ce soit de la part d’Israël ou des Etats-Unis ou de tout autre acteur”.
Le Hezbollah et l’Iran ont joué un rôle déterminant dans cette réconciliation. D’après le site Israël Hayom, le Hamas aurait même demandé à la Russie d’intervenir pour convaincre Assad de renouer avec lui, lors d’une rencontre entre des responsables russes et des responsables syriens à Moscou.
Pour l’Iran, il s’agit de renforcer l’axe terroriste contre Israël en oeuvrant pour l’union des forces qui agissent dans ce sens.
Notons que ce rapprochement avec la Syrie est fondamental pour le Hamas dont les chefs ne sont reçus que dans quelques rares pays arabes, les autres refusant de les rencontrer.
Cette première rencontre est donc un pas en avant mais les observateurs soulignent que la réconciliation n’est pas encore actée. Assad ne pardonne pas facilement et au sein des Palestiniens, certains voient d’un mauvais oeil un rapprochement avec le président syrien, responsable de la mort de plusieurs réfugiés palestiniens dans les camps syriens.
Si un tel réchauffement se confirmait, il mettrait également encore un peu plus à mal, l’Autorité palestinienne qui peine de plus en plus à asseoir son pouvoir en Judée-Samarie, après l’avoir perdu à Gaza.