Dans les prochains jours, Tsahal présentera au public israélien une série d’enquêtes approfondies sur les événements du 7 octobre, les défaillances systémiques et du renseignement qui les ont précédés, ainsi que sur les combats difficiles durant les premières heures de la guerre dans la bordure de Gaza.
Selon des sources ayant eu accès aux détails de ces enquêtes, les conclusions seront difficiles à lire, et pour la première fois, le public découvrira l’ensemble des circonstances ayant conduit à cet échec militaire majeur.
Le correspondant militaire de Galei Tsahal, Doron Kadoch, rapporte les réformes organisationnelles majeures basées sur les leçons tirées du 7 octobre qui seront amenées à être mises en oeuvre.
Renforcement massif de l’apprentissage de la langue arabe, de l’islam et de la culture arabe
- Pendant des années, l’apprentissage de l’arabe et de l’islam a été progressivement négligé au sein du renseignement militaire, sauf pour les spécialistes linguistiques.
- Désormais, les officiers du renseignement, les analystes, les soldats de la cyberdéfense et même les commandants de terrain recevront une formation approfondie sur ces sujets, adaptée à leur fonction.
Développement des sources de renseignement
- Jusqu’à présent, le cyber-renseignement dominait largement la collecte d’informations.
- Désormais, il y aura une plus grande interaction entre les différentes branches : cyber, agents humains, surveillance par satellite et écoutes.
Renforcement du renseignement humain et des écoutes
- Avant le 7 octobre, l’unité 504 (chargée du renseignement humain) n’avait aucun agent actif à Gaza – cette mission était exclusivement gérée par le Shin Bet.
- Depuis la guerre, l’unité 504 a ouvert une division dédiée au sud, a commencé à infiltrer des agents à Gaza, et son commandant a été promu général de brigade pour être au même niveau que les autres hauts gradés du renseignement militaire.
- Concernant les écoutes, le Renseignement militaire avait fermé l’unité Hatsav il y a plusieurs années, réduisant drastiquement l’exploitation des écoutes. Une nouvelle unité d’écoutes est en cours de création pour combler ce manque.
Intégration du renseignement de terrain
- Jusqu’à présent, les rapports des guetteuses et des unités de reconnaissance n’étaient pas intégrés aux analyses stratégiques du renseignement militaire.
- Désormais, des officiers du renseignement seront directement déployés dans ces centres d’observation pour établir un lien direct entre les données de terrain et les analyses stratégiques.
Renforcement du système d’alerte avancée
- Un groupe de travail spécial est en train d’être formé pour améliorer la capacité de détection des menaces imminentes et renforcer la collaboration entre le renseignement militaire et les unités opérationnelles.
Développement de l’unité de contre-analyse
- Le 7 octobre, l’unité de contre-analyse ne comptait que deux analystes, et leur champ d’action était limité.
- Cette unité sera considérablement agrandie et son champ d’action étendu à tous les départements du renseignement militaire.
- Elle sera désormais dirigée par un général de brigade au lieu d’un colonel, lui donnant un poids équivalent aux autres hauts gradés du renseignement.
»Ces réformes témoignent d’une remise en question profonde des méthodes du renseignement militaire israélien après l’échec du 7 octobre. En intégrant plus de diversité dans la collecte d’informations, en renforçant les capacités de terrain et en élargissant les sources humaines et les écoutes, Tsahal cherche à éviter qu’une telle surprise stratégique ne se reproduise », analyse Doron Kadoch.