Lancée voilà trois ans par un couple de philanthropes, la Fondation Yael qui soutient des écoles juives dans le monde entier, a réuni à Chypre du 19 eu 22 février, des dirigeants de la communauté juive et plus de 60 directeurs d’établissements d’enseignement juifs de 31 pays.
Tirer les enseignements de l’impact du 7 octobre dans le monde juif, lors d’une conférence réunissant des éducateurs venus du monde entier : telle était l’ambition de la Fondation Yael, au cours de sa seconde convention internationale, qui vient de se tenir à Chypre. Lancée voilà trois ans par le couple de philanthropes Uri et Yael Poliavich, cette institution qui entend révolutionner l’éducation juive dans la diaspora soutient actuellement 65 établissements dans 31 pays sur cinq continents.
Lors de l’évènement annuel qui a réuni à Paphos, des dirigeants de la communauté juive et plus de 60 directeurs d’établissements d’enseignement juif, quatre mois après la tragédie du « Samedi noir », les co-fondateurs ont ainsi annoncé le doublement du budget annuel de la fondation à 20 millions d’euros, pour faire progresser l’éducation juive dans le monde et relever les défis de la modernité. La Fondation Yael a aussi annoncé les lauréats des premiers prix (d’un montant total de 50 000 euros) pour l’excellence éducative, récompensant « des contributions exceptionnelles à l’apprentissage juif ».
Parmi les heureux élus, figurent le Centre pour la jeunesse juive de Lausanne (Suisse), récompensé pour l’excellence de ses institutions éducatives juives non formelles ; l’école Ohalei Chinuch de Buenos Aires (Argentine) primée pour son excellence dans les études et la tradition juives ; l’école Yavneh de Mexico (Mexique), reconnue pour ses résultats académiques; l’école Beit Aharon de Paris (France), récompensée pour la promotion des valeurs juives et sa contribution à la communauté ; l’école Pri Etz HaChayim au Kirghizistan et l’école Or Avner en Géorgie, toutes deux saluées pour leur innovation et leur technologie.
En réponse au besoin urgent de soutien suite à l’augmentation des incidents antisémites dans le monde, de l’ordre de 1 000 % depuis le 7 octobre, la conférence a rassemblé un large éventail d’éducateurs et de penseurs et d’acteurs du monde entier pour relever les défis et saisir les opportunités dans l’univers pédagogique et communautaire. S’exprimant lors de la cérémonie, Uri Poliavich, a déclaré : « C’est un grand honneur de participer à cette conférence pour la deuxième année. Rien de tout cela ne serait possible sans nos partenaires répartis dans des dizaines d’établissements scolaires ».
De son côté, Chaya Yosovich, la nouvelle directrice de la Fondation Yael, a rappelé que « cette année, plus que jamais, l’importance cruciale de l’éducation juive dans la préservation de l’identité juive dans la diaspora est évidente ». Une certitude : partager l’onde de choc du 7 octobre, à 45 minutes de vol de Tel-Aviv, et moins de cinq mois après les attaques terroristes du Hamas, a constitué pour tous les participants, une expérience importante.
Par Nathalie Hamou, à Paphos