Des avocats spécialisés dans les droits de l’homme au Royaume-Uni devraient déposer ce lundi une plainte officielle auprès de la police métropolitaine de Londres contre dix citoyens israélo-britanniques ayant combattu dans les rangs de Tsahal dans la bande de Gaza. Ces derniers sont soupçonnés d’avoir potentiellement commis des crimes de guerre.
La plainte, destinée à l’unité d’enquête sur les crimes de guerre de Scotland Yard, s’appuie sur un rapport de 240 pages. Le document accuse les suspects, dont certains officiers, d’avoir été impliqués dans »des exécutions ciblées de civils et de travailleurs humanitaires, des tirs de snipers, des attaques contre des zones résidentielles, des hôpitaux, des sites patrimoniaux et des lieux religieux – ainsi que dans des actes de déplacement forcé de populations ».
Il a été rédigé par une équipe juridique britannique en collaboration avec des enquêteurs affiliés à la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye. Il est présenté au nom du Centre palestinien pour les droits de l’homme (PCHR) et du Centre britannique pour le droit d’intérêt public (PILC).
»Si un citoyen britannique commet une infraction, c’est notre devoir d’agir », a affirmé Me Michael Mansfield, à l’origine de cette démarche, »Nous ne pouvons pas empêcher les politiques étrangères, mais nous pouvons empêcher nos concitoyens d’y participer ».
La loi britannique permet la poursuite de citoyens pour crimes de guerre, même si les faits ne se sont pas produits sur le territoire britannique, conformément à l’article 51 de la Loi de 2001 sur la justice internationale.
Une lettre appelant à l’ouverture d’une enquête pénale a été signée par des dizaines de juristes et de militants des droits de l’homme.