La chancelière allemande Angela Merkel atterrira mercredi soir en Israël pour une courte visite d’une journée. Elle sera reçue par le Premier ministre Binyamin Netanyahou et le président de l’Etat Reouven Rivlin.
Au programme de son entrevue avec Binyamin Netanyahou, essentiellement l’Iran. Au vu des nouvelles révélations faites par le Premier ministre lors de son discours à l’ONU, il tentera de convaincre la chancelière de modifier sa politique face à l’Iran et d’influencer l’Union européenne en ce sens. L’Allemagne, qui est la locomotive de l’UE est aussi hélas la plus grande opposante actuelle – avec la France – aux nouvelles sanctions américaines contre le régime des ayatollahs. Angela Merkel est également farouchement opposée au retrait de l’accord effectué par le président Donald Trump.
Cette politique menée par la chancelière allemande est si nette que le quotidien Bild, l’un des plus influents d’Europe (tirage à 1.600.000 exemplaires), a publié lundi une tribune retentissante appelant le gouvernement allemand à cesser tout commerce avec l’Iran. Julian Röpke, le directeur de politique étrangère du magazine a notamment écrit: “Cet Iran ne peut pas être un allié pour le moment. Ni dans la lutte contre le terrorisme, ni en tant que fournisseur de pétrole ou partenaire commercial”. Il a aussi dénoncé le fait que les missiles lancés par l’armée iranienne portent des inscriptions longues d’un mètre affichant “Mort à Israël et” Mort aux États-Unis “. “C’est extrêmement grave pour les mollahs”, écrivait-il.
Dans le même sens, deux jours auparavant, l’ambassade des Etats-Unis à Berlin avait publié une citation du Dr. Joseph Schuster, président du Conseil central des communautés juives d’Allemagne, qui avait écrit: “J’appuie la fin immédiate de toute relation économique avec l’Iran. Tout commerce avec l’Iran représente un bénéfice pour les forces terroristes et radicales, ainsi qu’un danger et une déstabilisation pour la région”. Au mois d’août, Joseph Schuster avait tenu des propos encore plus incisifs au JPost: «Le Conseil central des Juifs en Allemagne critique les relations commerciales germano-iraniennes depuis longtemps. Il semble paradoxal que l’Allemagne, en tant que pays censé tirer les leçons de son passé horrible et résolument engagée dans la lutte contre l’antisémitisme, soit l’un des partenaires économiques les plus solides d’un régime qui nie de façon flagrante l’Holocauste et abuse des droits de l’homme sur une base quotidienne. En outre, l’Allemagne a inclus la sécurité d’Israël dans sa raison d’être”…
C’est donc cette politique allemande – impardonnable eu égard au passé de ce pays – que tentera Binyamin Netanyahou d’infléchir lors des deux entretiens qu’il aura avec la chancelière allemande. Les deux diriegants donneront ensuite une conférence de presse.
Mis à part les aspects politiques de cette visite, Angela Merkel se rendra au musée Yad Vashem puis sera l’invitée du Musée d’Israël où elle se verra décerner le titre de ‘Doctor Honoris Causa’ de la part de l’Université de Haïfa.
Photo Haïm Zach / GPO