Cher monsieur,
J’ai même eu envie de vous dire très cher monsieur…Savez-vous pourquoi ? Votre article du 23/08 dans « Libération » à propos de l’Alya des Juifs de France et en particulier de ceux qui choisissent la Judée-Samarie m’a littéralement enchantée. Ce n’est pas tant son contenu, mais votre formulation qui m’est apparue à nulle autre pareille : incroyable…
La violence verbale à chacune de vos lignes émerge avec tant d’aplomb et de faux semblants, que j’ai eu l’impression de lire un article digne de celui que vous auriez pu écrire, sur les fous de D…, qui composent Daech.
Le titre déjà, un morceau d’anthologie à retenir et à déguster avec grande modération : « Des colons français au nom de Dieu. »
Votre terminologie est de but en blanc, corrompue et immorale. La colonisation, « très cher monsieur », est une notion et un fait historique que les Français et la plupart des Européens maîtrisent à la perfection. Vous savez donc pertinemment de quoi vous parlez.
Et ce « au nom de D… », est dans la conscience populaire actuelle accolée aux radicaux extrémistes islamistes, qui zigouillent à tour de bras tout ce qui bouge de par le monde. Serait-ce de manière subliminale, le message que vous désirez faire passer en parlant de l’Alya des Juifs de France ?
Vous publiez dans un des plus remarquables journaux de la presse écrite française et bien évidemment, on n’y publie que des articles fondés et qui retrace la réalité…Mon très cher monsieur, oui je sais, le ton est un peu badin et trop amical, mais au vu de la suite de ce bel article, je suis toute fébrile devant tant de talent. Bon revenons à l’article lui-même, car il le mérite vraiment…
Vous parlez de « flonflons et de discours de circonstances », à l’arrivée de ces nouveaux immigrants juifs de France. Se peut-il que votre phrasé soit quelque peu condescendant ? Impossible, non, je ne peux y croire. Je n’ai pas de syndrome victimaire à mettre en avant, je suis bien dans mes baskets d’habitante de Judée-Samarie et ce, depuis 18 ans !
Ah pardon, j’aurais dû être moins directe de crainte de vous provoquer un choc vagal voir un malaise existentiel. Au vu de cette phrase, « …les olim (nouveaux immigrants) qui choisissent la Cisjordanie occupée par Israël depuis 1967 et qui participent à sa colonisation », vous semblez ébranlé au point de balancer idées reçues, erreurs historiques et formulation erronée.
Oh, mais je ne vous en veux pas pour si peu. Car au bout du compte, la quintessence de votre article, m’a permis de découvrir au moins une chose et ce, lorsque vous citez l’Alya de groupe : « une filière d’émigration spécifique baptisée Alyah de groupe (ADG). Contrairement à l’Agence juive, la structure semi-publique qui aide n’importe quel Juif qui le souhaite à faire son Alyah… »
J’ai adoré cette formulation de « filière d’émigration «, tout à coup, je me suis sentie transportée dans un roman d’espionnage, ou dans un reportage fleuve qui devrait vous faire obtenir sans conteste, le prix Pulitzer.
Ah, mon très, très, très cher monsieur, que vous m’êtes sympathique décidément !
Au fait, le hasard fait que durant deux années, j’ai moi-même travaillé au sein de cette « filière d’émigration »… Oui, je sais le monde est petit, que voulez-vous ? Mais il est dommage, d’un point de vue purement personnel, que je ne me sois pas rendu compte, de l’ampleur de cette organisation.
Si j’avais su que je ne travaillais pas dans une simple association, d’aide à l’Alya des familles juives de France, qui répond depuis 20 ans à l’appel de milliers de personnes, pour leur permettre de sauter le pas et de faciliter leur intégration : j’aurais eu l’égo plus émoustillé.
Ouah ! Une filière d’émigration, c’est tellement, tellement … aventurier : ne pas l’avoir réalisé avant votre article me laisse un goût amer. En tout cas, une chose est sûre et certaine, votre conclusion nous a tous les deux, rabibochés, si jamais entre vous et moi, il y avait pu avoir un quelconque différend.
Cette » jeune femme gouailleuse et sympathique » que vous avez interviewée dans une des nombreuses localités de Judée-Samarie, oû vous avez fait un travail colossal de recherche et d’investigation, on le sent tellement tout au long de cet article fouillé, a eu un mot de fin magistral.
La suite à lire ici sur Coolamnews
N est pas journaliste qui veut …..