Angela Merkel a surpris, il faut l’avouer, lorsqu’elle a annoncé il y a quelques mois son intention d’accueillir en Allemagne près d’un million de migrants, fuyant notamment la Syrie. A présent, c’est la réalité sur le terrain qui l’incite visiblement à aborder le problème de l’immigration avec un regard plus lucide.
Les agressions sexuelles perpétrées par un millier d’émigrés, pour la plupart originaires de pays arabes ou d’Afrique du Nord, contre une centaine de femmes de Cologne le soir du nouvel an, sur une place publique de leur ville, poussent en effet les autorités à modifier quelque peu leurs discours. En outre, d’après les médias, des incidents similaires se seraient produits dans d’autres capitales européennes.
C’est l’occasion aussi pour l’extrême droite allemande, du parti PEGIDA, de manifester contre le gouvernement Merkel qui a permis l’entrée de tous ces migrants. Des militants sont sortis samedi soir dans les rues de Cologne pour protester contre ce qu’ils appellent « l’islamisation de l’Occident » et ont été dispersés par les forces de l’ordre.
Merkel, de son côté, a évoqué la question en fin de semaine et s’est engagée auprès du public, dont elle sent la colère monter, à modifier les lois de l’immigration pour permettre l’expulsion des demandeurs d’asile qui commettent des délits pénaux. Elle a indiqué qu’il fallait « examiner à quel moment quelqu’un perdait le droit d’être accueilli en Allemagne ». Elle a ajouté : « Lorsque des crimes sont commis et que des gens agissent contre la loi, cela doit forcément avoir des conséquences ».