La société d’informations qatarie, Al Jazeera, a annoncé avoir porté plainte contre Israël devant la Cour pénale internationale de La Haye pour la mort de la journaliste Shireen Abu Akleh, à Djénine, au mois de mai dernier.
La plainte a été déposée avec des documents issus d’une enquête réalisée pendant 6 mois, qui, d’après les plaignants, apportent de nouveaux éléments sur le tir qui a causé la mort de la journaliste. Les plaignants estiment, par ailleurs, que les soldats pouvaient distinguer l’insigne PRESS écrit sur le gilet pare-balles de la journaliste, de là où ils étaient.
La plainte d’Al Jazeera s’ajoute à celle de l’Autorité palestinienne dans le cadre de sa lutte sur le plan judiciaire contre Israël. D’ailleurs, la société comme la famille Abu Akleh ne cachent pas le fait que leur démarche s’inscrit dans une lutte plus globale contre l’Etat juif.
»Le focus est sur Shireen et sur ce crime particulier mais les preuves que nous apportons couvrent tous les agissements contre Al Jazeera en tant qu’organe de presse international. Les éléments montrent que les autorités israéliennes tentent de nous faire taire », a déclaré l’avocat d’Al Jazeera.
Le Premier ministre Yaïr Lapid s’est dressé contre la décision de la chaine qatarie: »Personne n’enquêtera sur nos soldats et personne ne nous donnera de leçons de morale, certainement pas Al Jazeera ».
Le ministre de la Défense, Benny Gantz, a lui aussi condamné: »J’ai exprimé mes condoléances suite au décès de Shireen Abu Akleh. Nous devons nous rappeler qu’il s’agit d’une scène de guerre et qu’une enquête approfondie a déjà été menée. Je suggère que les responsables internationaux et les représentants d’Al Jazeera enquêtent sur ce qui arrive aux journalistes en Iran et dans les régions voisines où travaille Al Jazeera.
Il n’y a aucune autre armée qui opère selon les normes morales de Tsahal, et je tiens à rétirer mon plein soutien et celui de l’ensemble de l’establishment de la défense, aux commandants et aux soldats qui défendent les citoyens d’Israël ».
L’avocate Nitsana Darshan Leitner, directrice de l’organisation »Shourat Hadin » a estimé que »l’Etat d’Israël aurait du être beaucoup plus ferme et ne pas hésiter pour déclarer de manière univoque que la mort de la journaliste avait été causée par un tir palestinien. C’est ce que nous avons dit au sein de Shourat Hadin depuis le premier jour et nous avons déposé une plainte contre Abou Mazen au tribunal de La Haye pour la mort de la journaliste. Nous avons prouvé qu’il y avait une beaucoup plus grande probabilité pour que les groupes terroristes de l’Autorité palestinienne à Djénine soient ceux qui aient tiré sans discernement. Abou Mazen doit assumer sa responsabilité dans les attentats perpétrés par les brigades des martyrs d’Al Aqsa en général et pour la mort d’Abu Akleh en particulier ».