Colonel de réserve encore en activité et ancien porte-parole de l’armée, Olivier Rafowicz nous livre son point de vue sur l’esprit de Tsahal à la lumière des récents évènements.
Le P’tit Hebdo: Comment avez-vous vécu le procès Azaria?
Olivier Rafowicz: Depuis toujours, quand un soldat commet une erreur, il doit être discipliné. Mais cela doit se faire dans le cadre de l’armée et non devant les caméras. Dans ce cas, le traitement qui a été fait de l’évènement, est lié au fait que la scène a été filmée: on a donc médiatisé une situation purement opérationnelle. C’est ensuite devenu une affaire politique parce que les hommes politiques y sont allés chacun de leur couplet.
C’est bien là que le bât blesse. Pendant très longtemps, il y avait un accord tacite, suivant lequel, on laissait Tsahal en dehors des considérations politiques. La séparation entre considérations militaires et considérations politiques était claire. Les sujets concernant l’armée ne s’invitaient pas dans le débat public. Pour moi, c’est un des éléments de l’esprit de Tsahal.
Or, pour des raisons que j’ignore, on s’est emparé de fautes militaires à des degrés divers pour en faire de grosses affaires politiques. C’est scandaleux et très grave. Notre soldat était condamné avant même d’avoir été jugé!
Nous n’avons pas fini de payer les conséquences des clivages que cette affaire a créées au sein de notre société.
Lph: Ressent-on aussi les conséquences de ce procès dans les rangs de Tsahal?
O.R.: La force de Tsahal, c’est la qualité de nos jeunes. Heureusement, nos soldats sont plus intelligents que tous nos politiques. Ce sont tous nos enfants, contrairement à ce que le Chef d’Etat-Major a pu dire, maladroitement, à la veille du verdict d’Elor Azaria. C’est grâce à nos enfants que le pays tient et tiendra. Ils sont motivés, amoureux de leur terre et de leur famille qu’ils défendent. Prenons garde à ne pas altérer cette pureté.
Lph: Vous les décrivez motivés, c’est aussi l’image que nous en avons. Comment comprendre alors que des soldats s’enfuient lors d’un attentat?
O.R.: J’invite tout le monde à faire preuve de retenue. Ce que l’on voit d’ici, on ne le voit pas de là-bas, comme le dit le proverbe hébreu. Sur ces images, on n’entend pas les ordres qui sont donnés aux soldats. Peut-être que seuls certains soldats étaient habilités à agir et que les autres ont reçu l’ordre de partir. Donc prudence, juger rapidement n’est jamais une bonne chose.
Cette prudence est une des grandes leçons de l’affaire Azaria. Ceci dit, je ne suis pas de ceux qui pensent que celle-ci aient eu une quelconque influence sur l’attitude de nos soldats. Cessons de chercher à lire entre des lignes qui n’existent même pas.
Lph: Nous entendons bien vos appels à la prudence, mais ces images ne sont-elles pas catastrophiques pour la force de dissuasion de notre armée?
O.R.: Je recommande vivement à nos ennemis de ne pas penser que ces images reflètent ce qu’est Tsahal, sinon il risque d’avoir de très grandes surprises!
Lph: Dans quelle direction évoluent, selon vous, l’esprit de Tsahal et le soutien de la population pour son armée?
O.R.: Je suis un officier supérieur encore en milouïm. Je rencontre régulièrement, des anciens et des nouveaux soldats. Je suis à chaque fois ému par la force et la moralité de Tsahal. L’armée fait partie intégrante du peuple d’Israël. L’expression ”Maguen David” n’est pas un hasard.
Cela me fait mal d’entendre ou de lire des jugements négatifs sur notre armée, par des personnes qui croient savoir mais qui bien souvent ne connaissent rien. Ils insultent ce que nous avons de plus cher.
Je me permets donc de lancer un appel: que tous ceux qui aiment Israël, réfléchissent et parlent en bien de Tsahal. Nos plus grands hommes, depuis Avraham Avinou, étaient de grands chefs militaires. Nous nous devons de toujours respecter notre armée et ce d’autant plus qu’elle remplit parfaitement sa mission.
Propos recueillis par Guitel Ben-Ishay
Photo: FaceBook
אמת
Je ne suis pas Israélien et j’ai effectué 9 périodes de Volontariat Civil avec Sar El. Lors de l’une d’elle, j’ai eu l’honneur de connaître le Général Davidi ( Z”L ), fondateur de Sar El.
Seuls des problèmes de santé m’ont empêché d’effectuer une 10eme période comme je me l’étais promis. On ne fait pas toujours ce qu’on veut, la preuve !
Pendant plusieurs années, j’ai animé chaque semaine des émissions de radio pour Sar El sur la fréquence juive parisienne.
A Paris, j’ai également connu Olivier Rafowicz et je reconnais dans ce remarquable article son tempérament et sa détermination. Je le salue au passage. ” Salut Olivier et ‘Hazaq “.
Toutes mes amitiés à Tsahal.
AM ISRAEL ‘HAI
Rappelons ici qu’il est possible d’effectuer un volontariat à Tsahal pour aider les soldats : Sar-el (voir sur le net).
TSAHAL est la seule armée au monde qui ait le plus protégé les civils ennemis pendant toutes les guerres qu’elle a été obligée de mener, alors que leurs autorités les utilisaient en bouclier.
Hazack Olivier, Kol a kavod
Mille fois d’accord avec tes arguments et soutien indéfectible à Tsahal. J’ai fait cinq volontariats civils dans le cadre de l’UPI- Sarel. Cette affaire Azaria sent le règlement de compte avec destruction médiatisée de l’image de Tsahal.
Les détracteurs de Tsahal et de ses officiers sont légion. Un jour ils seront bien content de voir cette armée faire le sale boulot qu’ils sont incapable de faire dans cette région explosive.
Nous avons travaillé ensemble avec l’association MIGDAL à Paris.
Chabbat chalom
Yosef ben isaac