Les otages libérés récemment racontent leur calvaire mais aussi les moyens qu’ils ont utilisés pour surmonter cette période de cauchemar. Ce qui revient souvent c’est la force que leur a donné leur identité juive et la pratique de la religion qu’ils ont réussi à conserver ou qu’ils ont découvert en captivité.
Ainsi Agam Berger raconte: »Au mois de janvier l’année dernière, les terroristes nous ont apporté un livre de prières qu’ils ont trouvé sur le terrain. Ils nous ont demandé ce que c’était et nous l’ont donné, nous l’avons utilisé tout le temps. Les terroristes ont trouvé toute sorte de choses que l’armée avait laissé et nous les ont apportées. Ils nous ont aussi montré des cartes de l’armée, ils pensaient que nous pourrions les aider. Bien sûr, nous ne le pouvions pas ».
Agam explique que pendant toute sa captivité, elle a observé le Shabbat et les fêtes avec les autres soldates kidnappées avec elle de la base de Nahal Oz: »Nous avons fait la plupart des fêtes. Nous avions parfois accès à la radio ou à la télévision et nous comprenions quel jour on était. On avait aussi un calendrier grégorien. Nous avons raté les deux fois la fête de Hanouka mais nous avons fait Pessah. Je n’ai pas mangé de hametz, j’ai demandé de la farine de maïs et les terroristes m’en ont apportée. Quelque part, ils me respectaient plus parce que j’étais religieuse ».
Elle poursuit: »Ils (les terroristes) disaient que le judaïsme était un mensonge mais ils préfèrent quelqu’un qui croit en Dieu que quelqu’un qui ne croit pas. J’ai respecté le jour de kippour, le jeûne d’Esther, ticha be av. J’ai demandé à Dieu qu’Il m’envoie un signal, et par hasard, nous avons vu la date du 2 Av à la télévision alors nous avons compté les jours pour jeûner le 9 Av ».
Agam a également tenu à observer le Shabbat: »Je refusais d’allumer le feu le Shabbat, je ne regardais pas la télévision, il y avait des shabbat où je renonçais à écouter la radio. Pendant une période ont m’amenait des bougies avant Shabbat, nous écoutions Galgalatz (radio israélienne) et nous savions quand était Shabbat ».
Ce lien à la religion a renforcé aussi un autre otage: Keith Siegel, qui lui, contrairement à Agam, ne pratiquait pas du tout avant le 7 octobre. Sa fille Shir a raconté: »Papa a cherché en captivité son identité juive et il l’a trouvée dans des petites prières. Il a commencé à faire les bénédictions avant de manger et à réciter »Shema Israël », ce qu’il n’avait jamais fait de sa vie. Il nous a dit que dans cet enfer, il voulait se souvenir qu’il était juif, qu’il y a un sens à appartenir à ce peuple et ça l’a beaucoup renforcé ».
Shir a ajouté: »Quand il est revenu, je lui ai demandé ce qu’il voulait qu’on fasse pour notre premier repas de Shabbat ensemble. Je pensais qu’il allait me répondre qu’il voulait manger un plat particulier ou une bonne hala. Il a répondu: ‘Tu sais ce que je souhaite le plus? Une kippa et un verre de kiddouch ».