Une bombe médiatique a été lancée ce soir sur la chaine N12 par le journaliste Amit Segal. Dans une interview exclusive en deux parties, dont la première a été dévoilée ce soir, avec l’ancien directeur adjoint de la police des polices, des révélations fracassantes sont faites sur la façon dont la police et le Parquet aurait classé des dossiers sensibles afin de ne pas donner de munitions à Netanyahou contre le système judiciaire et la police.
Moshé Saada a été le directeur adjoint de la police des polices (Ma’hash), il a décidé de dévoiler les coulisses de certaines affaires qui montrent sous un nouveau jour la gestion des affaires Netanyahou par la police et le Parquet.
Saada remonte à l’arrivée de Rony Alsheikh à la tête de la police israélienne. A l’époque, plusieurs officiers de police sont embourbés dans des affaires de moeurs qui nuisent gravement à l’image de la police. Les uns après les autres, ces officiers sont renvoyés.
Saada raconte qu’à partir de la nomination d’Alsheikh, la ligne de conduite vis-à-vis de ces officiers changent. A l’étude à cette époque, le cas de Rony Rittman. Une plainte a été déposée contre lui pour harcèlement sexuel. ”Nous comprenons que nous allons devoir classer le dossier mais aussi réintégrer Rittman à son poste”, se souvient Saada. D’après lui si ce dossier a été mis sous le tapis c’est parce que Rittman était à la tête d’une des enquêtes contre Binyamin Netanyahou. ”C’est la première fois que j’ai compris que les affaires Netanyahou entraient en ligne de compte”.
Saada porte alors de graves accusations contre Shay Nitzan, le procureur de l’Etat: ”Il n’est pas vraiment guidé par la vérité. Il fixe des objectifs et tous les moyens sont bons pour les atteindre même s’il faut déformer le droit”.
L’ancien chef de la police fait aussi l’objet d’un jugement sévère de la part de l’ancien directeur adjoint de Ma’hash. Il serait arrivé avec l’intention de démolir la police des polices. D’après Saada, Shay Nitzan, sous les ordres duquel agit Ma’hash condamne les intentions du chef de la police mais estime que l’intérêt de l’Etat passe avant tout. ”L’intérêt de l’Etat, ce sont les affaires Netanyahou”, décripte Saada.
Une deuxième affaire balayée par Ma’hash est rapportée par Saada. En 2017, un policier et un arabe originaire du Negeuv meurent dans ce qui est présenté comme un attentat. D’après la version des policiers, l’arabe aurait foncé sur eux, ils l’auraient donc éliminé après qu’il a percuté mortellement l’un d’entre eux. Ma’hash procède à une enquête de routine et découvre que les faits ne se sont pas passés dans cet ordre. Les policiers auraient d’abord ouvert le feu, puis l’arabe aurait écrasé l’un d’eux.
Saada raconte comment le chef de la police lui-même participe à une vaste opération d’entrave à l’enquête de Ma’hash afin de blanchir les policiers concernés. La version officielle restera la leur même s’il est avéré qu’elle n’est pas exacte. La raison? Ne pas donner à Binymain Netanyahou des munitions pour critiquer la police qui est au coeur des enquêtes le concernant.
Suite à cette affaire Shay Nitzan aurait proposé monts et merveilles à Saada pour qu’il se taise.
En réponse à cette première partie de l’interview de Moshé Saada, l’ancien procureur Shay Nitzan a déclaré que celui-ci inventait de toutes pièces des histoires parce qu’il a été déçu de ne pas avoir été nommé à la tête de Ma’hash et d’en avoir été exclu pour des erreurs qu’il a commises dans le cadre de ses fonctions.
Rony Alsheikh, quant à lui, rejette aussi en bloc les accusations et les affirmations de Moshé Saada et invoque les mêmes raisons que Nitzan pour expliquer ce qu’il qualifie de déclarations mensongères.
Demain (mardi), la deuxième partie de l’interview sera diffusée sur N12 et traitera entre autres de l’affaire Ahouvia Sandak.