C’était prévisible et attendu : la Cour suprême a cassé la décision de la commission centrale électorale qui invalidait la candidature d’Ibtisam Mar’ana, n° 7 de la liste travailliste, pour propos injurieux envers l’Etat d’Israël et le souvenir de la Shoah comme celui des soldats tombés pour la défense du pays. Il s’agit là d’une jurisprudence constante de la Cour suprême concernant l’invalidation de candidats arabes, alors qu’elle avait par contre confirmé l’invalidation du Dr. Michaël Ben-Ari d’Otzma Yehoudit en vue des élections de 2019 ! Une politique de deux poids et deux mesures des plus criantes et qui n’ose même plus se cacher.
Le député Moshé Arbel (Shass) a dénoncé une décision « qui porte une nouvelle fois atteinte aux relations sensibles entre les institutions et à la confiance nécessaire de la population envers le système judiciaire ». Il a rajouté : « J’espère que les survivants de la Shoah qui voulaient voter pour le Parti travailliste se souviendront que cette candidate avait déclaré que les deux minutes de silence sous le son des sirènes étaient un ‘super moment’ pour elle et pour penser à ses affaires’ ».
Matan Kahana (Yamina) a été plus virulent : « Ceux qui profanent la Shoah et les soldats d’Israël tombés au combat n’ont pas de place à la Knesset. Après que la Cour suprême, comme on s’y attendait, a validé la candidature de cette femme, seuls les citoyens d’Israël pourront l’empêcher d’entrer à la Knesset. J’espère que l’extrême gauche saura sanctionner dans les urnes celle qui a choisi d’inclure sur sa liste une telle candidate et que le 23 mars, le Parti travailliste deviendra une ‘curiosité historique’ ».
Il faut rappeler qu’Ibtisam Mar’ana n’avait pas seulement profané les Journées du Souvenir mais elle a à son passif toute une série de déclarations scandaleuses comme celle où elle souhaitait que l’on rase la ville de Zikhron Yaakov et que les Juifs retournent dans les pays d’où ils étaient venus.
Avec exactement les mêmes arguments, presque mot pour mot, employés l’an passé pour Hiba Yazbaq (Liste arabe), les deux juges majoritaires ont justifié leur verdict en disant : « En dépit des propos des plus révoltants tenus par Ibtisam Mar’ana, il n’a pas été présenté à la Cour un faisceau de preuves suffisant, sur les plans quantitatif et qualitatif, qui justifierait l’invalidation de la candidate comme le recommandait la commission centrale électorale » !!
Le juge Mintz, en minorité, a utilisé des termes liés à Pourim pour mettre en évidence la gravité des propos tenus par Ibtisam Mar’ana et a estimé que la démocratie israélienne se devait de se défendre contre ceux qui proposent de s’en prendre aux Juifs, mais il n’a pas réussi à convaincre ses collègues qui au nom d’une conception à sens unique de la liberté d’expression risquent de faire entrer à la Knesset une virulente antisioniste et antisémite.
Photo Avshalom Sassoni / Flash 90