Le député Betzalel Smotritch a également présenté ses excuses suite à la décision définitive quant aux circonstances de la mort de Yakoub Al-Kiyan zl, bédouin tué par la police en 2017, lors de la tentative d’évacuation de maisons dans l’avant-poste illégal d’Oum El-Hiran. Al-Kiyan, qui circulait en voiture près des forces de l’ordre, avait été pris pour un terroriste après qu’il ait renversé des policiers dont l’un, Erez Amadi Lévy zl avait été tué.
Durant de longs mois, la version terroriste avait été privilégiée jusqu’à ce que la vérité soit faite après : Yakoub Al-Kiyan a été tué par méprise par l’un des policiers.
Depuis cette révélation, de nombreuses personnnalités ont présenté leur excuses à la famille Al-Kiyan, parmi elles le président de l’Etat Reouven Rivlin et le Premier ministre Binyamin Netanyahou.
Jeudi, c’est donc le député Betzalel Smotritch qui a reconnu que Yakoub Al-Kiyan n’était pas un terroriste. Après avoir affirmé qu’il n’avait jamais employé le mot “terroriste” à l’intention de la victime , Betzalel Smotritch a dû reconnaître qu’il l’avait fait après qu’une citation de lui de 2017 ait été révélée par le journaliste Ouri Kol. Le député a tweeté : “Merci Ouri. Moi-aussi je me dois de présenter mes excuses. Ce n’est pas une honte. J’ai été partie prenante d’un préjudice qui a été fait à la famille Al-Kiyan et lors que l’ont commet une erreur, il faut présenter ses excuses”.
Cette “affaire Al-Kiyan” a aussi eu des retombées inattendues sur le plan politique, après les dernières révélations du journaliste Amit Segal. En effet, le Procureur de l’Etat de l’époque Shaï Nitzan, avait constaté le disfonctionnement de la police dans cette affaire et notamment l’attitude du commandant de la police Rony Alsheikh qui s’obstinaient à parler d’un attentat à la voiture-bélier. Shaï Nitzan avait qualifié cette attitude de “scandaleuse” mais en même temps, avait renoncé à ordonner une enquête de la police des polices, qui la réclamait, ceci afin de ne pas rendre service à Binyamin Netanyahou dans le cadre de ses affaires judiciaires ! Le Premier ministre avait d’ailleurs dénoncé à l’époque le travail approximatif de la police sur cette affaire. Dans un email, Shaï Nitzan parlait “d’intérêts supérieurs de l’Etat” qui justifiaient sa décision d’empêcher une telle enquête.
Ce sont notamment ces révélations qui sont à l’origine de la demande de création d’une commission d’enquête parlementaire pour vérifier ce qui se passe dans les divers échelons du système judiciaire, et plus particulièrement au sommet de la police, au Parquet, chez le conseiller juridique du gouvernement et à la Cour suprême. Une demande qui risque fort de rester lettre morte après l’annonce des deux députés de Derekh Eretz qu’ils voteront contre et de l’opposition de Bleu-Blanc à une telle démarche.
Photo Hadas Parush / Flash 90