Les négociations entre l’Iran et les puissances occidentales autour de sa production nucléaire sont au point mort. Les Européens et les Américains tentent déséspérement de faire revivre l’accord de 2015 duquel Donald Trump avait décidé de se retirer. Ils veulent signer une version améliorée de cet accord qui contraindrait davantage les Iraniens.
Ils se heurtent à une diplomatie iranienne réfractaire et peu encline à faire des compromis. Les dirigeants européens continuent à dire et à penser qu’il faut parvenir à un accord qui supprimerait les sanctions économiques sur l’Iran en garantissant un haut niveau de surveillance de leurs activités nucléaires.
En Israël, on s’y oppose et on le fait savoir depuis des mois et le début des négociations à Vienne. Hier (mardi), le Premier ministre Yaïr Lapid a rencontré le Président de la commission européenne, Charles Michel. Il a évoqué ce sujet avec lui et réitéré la position israélienne qui met en garde contre les dangers de l’accord voulu par les Occidentaux.
On apprend aujourd’hui que Josep Borell, le Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères, a soumis à ses partenaires occidentaux et aux Iraniens, un projet d’accord qui prévoit la levée des sanctions occidentales contre l’Iran et une supervision stricte du programme nucléaire iranien.
C’est l’esprit de la dernière chance qui anime désormais les Européens: ”Après cinq mois intensifs de négociations à Vienne et d’innombrables interactions avec les pays signataires et les Etats-Unis, je suis arrivé à la conclusion qu’il n’y avait plus de place pour des compromis supplémentaires. Il est temps de prendre des décisions claires sur la base du texte que je propose. Si nous ne parvenons pas à un accord, nous serons au bord d’une crise nucléaire qui pourra conduire à l’isolement de l’Iran, voire plus”, a déclaré Josep Borell.
Rappelons que depuis le mois de juin, la République islamique a déconnecté toutes les caméras de surveillance de l’AIEA installées à travers le pays sur ses sites nucléaires. Elle proteste ainsi contre la condamnation de l’Iran par l’AIEA. Les dirigeants iraniens ont prévenu que ces caméras ne seraient pas remises en service tant que les Occidentaux n’accepteront pas de revenir à l’accord de 2015.
Les Américains ont annoncé prendre connaissance du document et y répondront plus tard. Les Iraniens, quant à eux, ne semblent pas impressionnés par les menaces européennes et ont déjà réagi sur Twitter par la voix de leur représentant pour les négociations: ”Nous avons notre idée sur la façon dont les négociations se finiront”.