C’est parti à toute vitesse, comme toujours, sans prévenir. Bibi a donné le coup de sifflet et tous se sont mis à courir. A peine le temps d’enfiler des baskets, voilà déjà que ça double, par la droite comme par la gauche, et de nouveau la balle au centre. Viens voir les politiciens, voir les généraux, voir ces magiciens qui tous les matins, nous font sortir un petit lapin qui nous fait oublier celui de la veille.
Mener sa vie de façon individuelle ou familiale n’est pas toujours chose facile. Cela demande beaucoup de réflexion, d’efforts, de concessions, d’investissement…
Mener un parti politique relève de la folie. Etre premier ministre en Israël et le rester, tient du miracle.
Le plus surprenant dans notre vie quotidienne en Israël, c’est cette capacité que nous développons à nous habituer aux situations les plus extrêmes, en l’espace de quelques minutes. Notre gestion émotionnelle d’origine plutôt “galoutique”, donc obscure, étant peu rodée aux forts rayons de lumière, traverse, en Israël, un grand nombre de questionnements, de changements et de surprises.
Ce qui nous préoccupe vraiment quand les élections arrivent, c’est qui choisir comme chef de parti et qui sera notre premier ministre ? Gauche, droite, plus ou moins religieux, laïc, sioniste,…? L’éventail des tendances se fait de plus en plus large, la diversité des partis sera-t-elle un avantage ou nous portera-t-elle préjudice ?
Le vrai critère de sélection d’un dirigeant, c’est l’exemple même de Moshé rabbénou. Impossible de guider un peuple sans souffle ni vision, sans humilité ni spiritualité, surtout si le peuple vit des périodes difficiles, d’esclavage, de troubles économiques ou sécuritaires. A travers toutes les périodes de tensions que le peuple juif a pu vivre, il a eu besoin de dirigeants forts et rassurants, pour relever tous les défis, même les plus fous et les plus inattendus.
Le peuple a le droit de se plaindre et de sortir dans la rue quand il ne s’estime pas satisfait. Le leader, lui, n’a pas ce privilège, il doit uniquement analyser et résoudre. En réalité, aujourd’hui, nous ne votons plus autant pour l’idéal d’un parti, que pour l’homme ou la femme qui le représente. C’est pourquoi, nous devons choisir intelligemment nos futurs dirigeants, en nous attachant davantage aux vertus et valeurs intimes qui les caractérisent, non pas à leurs belles paroles mais surtout à leur fidélité profonde à la terre d’Israël, à la droiture et à la sincérité qu’ils dégagent. Les trois prochains mois s’annoncent forts en surprises politiques, et nous Francophones, devons nous intéresser de près à chacun, sans rester observateur sur le coté, parce qu’ici, nous faisons partie intégrante de ce peuple, qui a besoin plus que jamais, de bergers humbles et grands à la fois, à l’instar de Moshé rabbénou.
Avraham Azoulay