« L’hébreu n’est pas qu’une langue, elle est un sujet, une thématique, elle est intimement liée à l’histoire juive, au peuple juif, au destin juif ». C’est ainsi qu’Elie Cohen, fondateur du concept »A cours d’hébreu », avec son frère Julien, ouvre notre entretien. Nous le comprenons immédiatement, le titre de »passionné d’hébreu », qu’il se donne, lui sied à merveille.
Alors nous avons voulu en savoir plus sur »A cours d’hébreu »: son fonctionnement, ses ambitions et l’équipe qui se cache derrière. C’est Elie qui nous répond.
Le P’tit Hebdo: »A cours d’hébreu », c’est quoi?
Elie Cohen: C’est la vision d’un francophone qui vit en France, qui aime le français, qui a appris à lire et à écrire l’hébreu à l’école. C’est le résultat d’une passion qui est née au fil du temps avec cette langue, lorsque j’étais en France, mais aussi lors de mes nombreux séjours chez ma grand-mère en Israël. C’est l’aboutissement d’un travail déjà récompensé lorsque j’étais en Terminale et que j’ai été le premier lauréat du Concours général d’hébreu; prix que je dois partager avec ma grand-mère! C’est surtout l’envie de transmettre cette passion.
Lph: Transmettre pour faciliter l’alya ou tout simplement pour le plaisir d’étudier et de connaitre l’hébreu?
E.C.: A l’origine, je trouvais qu’il manquait sur le net, de vidéos en français, pour apprendre l’hébreu. Il y avait un vrai besoin de démocratiser cet apprentissage. Surtout, l’avantage de notre méthode, c’est que je sais parfaitement quels sont les écueils dans lesquels tombent les Francophones puisque j’en suis moi-même un et que j’ai vécu les difficultés liées à l’acquisition de l’hébreu. »A cours d’hébreu » pointe les bizarreries de langue hébraïque lorsque la langue maternelle est le français et attire l’attention des élèves sur les pièges qui ne menacent que les Francophones. Dans cette optique, le concept a vu le jour pour tous: les olim, les futurs olim et ceux qui ne pensent pas à l’alya. D’ailleurs nos audiences dans le monde le prouvent: nous avons 40% de personnes qui nous suivent depuis Israël, 40% depuis la France et les 20% restants se répartissent sur le reste du monde, ce qui ne manque pas de nous surprendre!
Elie
Lph: Concrètement, en quoi consiste la méthode »A cours d’hébreu »?
E.C.: Elle se divise en deux volets. Le premier est la web TV. Elle propose des petites émissions qui durent entre 5 et 20 minutes. Ces vidéos sont filmées soit dans mon laboratoire à Paris, soit en Israël sur le terrain. J’y interroge des personnalités, des Israéliens de la rue et cela donne un aspect très dynamique à l’apprentissage. Lors de mes déplacements, j’en profite toujours pour glisser des notions de vocabulaire et les mettre en situation. Les Israéliens que je rencontre sont des coiffeurs, des restaurateurs, des agents immobiliers, et bien d’autres. Ils nous aident tous à acquérir le vocabulaire de leur domaine d’activité. Le tout à la sauce »A cours d’hébreu », c’est-à-dire avec beaucoup d’humour, de second degré et de détente, ce qui est novateur pour un cours d’hébreu! Les vidéos sont accessibles à tous sur YouTube ou sur notre page FaceBook.
Le second volet est le club A cours d’hébreu. Il s’agit d’e-learning. Nous avons un professeur israélien, francophone, Itsik. Je lui pose toutes les questions que je me suis toujours posées lorsque j’ai appris l’hébreu et celles que je me pose encore. Les cours sont de vrais dialogues entre nous, très interactifs et vivants. Itsik répond à toutes les observations »de francophones » que je lui fais. Les cours en ligne vont du niveau débutants au niveau avancés avec des programmes intéressants et motivants.
Itsik
Lph: Avec les cours sur le net, peut-on dire que l’oulpan traditionnel est ringardisé? Est-ce sa fin?
E.C.: Non on ne peut pas parler de la fin de l’oulpan traditionnel, parce qu’il aura toujours une raison d’être. « A cours d’hébreu » est un excellent complément. L’avènement d’internet a complètement démocratisé l’apprentissage des langues. Avant internet, on était coupé d’Israël. Aujourd’hui, on a accès aux journaux, à la radio, à la télévision, au dictionnaire. Internet permet d’élargir le champ des supports. Mon expérience me permet d’affirmer que l’on n’apprend pas l’hébreu par un seul vecteur, mais en s’intéressant à différents supports. »A cours d’hébreu » désamorce beaucoup d’interrogations et n’est pas redondant avec ce que l’on pourrait apprendre à l’oulpan.
Lph: Quels sont vos rêves maintenant?
E.C.: Depuis son lancement, il y a un an, »A cours d’hébreu » est devenu très populaire. Le e-learning existe depuis 6 mois et nous avons encore plein d’idées pour la suite. Développer encore plus les cours en ligne, faire de notre web TV un support encore plus abouti en y faisant intervenir tous les acteurs de la langue hébraïque en Israël et hors d’Israël, en y réalisant de vrais reportages. Par ailleurs, j’ai déjà commencé à mettre en place une »Bible Academy », qui vise à comprendre comment est-on passé de l’hébreu biblique à l’hébreu moderne.
A part ça, nous souhaitons aussi créer un support papier pour nos cours, parce que, tout comme l’oulpan traditionnel, le papier n’est pas mort avec l’arrivée d’internet. Nous y ferions figurer des méthodes, un manuel de conversation et autres. Enfin, nous pensons aussi à développer l’application »A cours d’hébreu ».
Julien
Lph: Quelle ambition! Vous devez avoir une armée derrière vous?
E.C.: Nous sommes quatre… »A cours d’hébreu » demande beaucoup de sacrifices, d’autant que nous ne recevons que peu d’aides. Le concept tient sur notre motivation et le soutien de nos fans. Je veux aussi citer le FSJU et la Fondation du judaïsme français qui nous ont aidés. »A cours d’hébreu » est une passion, nous sommes très heureux de ce que ce concept est devenu et nous le voyons grandir encore et toujours.
Pour aller plus loin:
Sur FaceBook: A cours d’hébreu
Propos recueillis par Guitel Ben-Ishay
comment s abonner et le prix
merci
bionjour
j’ai payé un abonnement pour un mois début mars 2021 , somme débitée de mon compte bancaire et je n’ai pas accès au cours .
comment faire ?
urgent
merci