Le mandat de Francesca Albanese, rapporteuse spéciale pour les territoires palestiniens au sein du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, touche à sa fin le 1er avril.
Mais elle pourrait être reconduite dans ses fonctions et ce malgré le biais ouvertement anti-israélien, pour ne pas dire antisémite, de ses actions et prises de position.
42 députés français, dont Caroline Yadan, la députée des Français d’Israël, ont écrit une lettre à Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères pour qu’il s’oppose à cette reconduction.
Les députés estiment que les »propos haineux renouvelés à l’égard des juifs et d’Israël » de Mme Albanese sont totalement incompatibles avec ce poste. Pour eux, »il en va de la crédibilité internationale de la France » si elle décidait de soutenir un nouveau mandat pour Francesca Albanese.

Le directeur exécutif de UN Watch, Hillel Neuer, a remis en main propre une lettre de demande officielle au président du Conseil des droits de l’homme, l’ambassadeur Jürg Lauber, invoquant une procédure d’urgence pour empêcher la reconduction de Francesca Albanese au poste de Rapporteur spécial des Nations Unies sur les territoires palestiniens.
Cette initiative fait suite à une session mouvementée au cours de laquelle Neuer a été interrompu à deux reprises et finalement réduit au silence alors qu’il tentait de s’exprimer contre Albanese lors du débat plénier du Conseil des droits de l’homme, il y a quelques jours.
»J’ai été réduit au silence aujourd’hui, mais la vérité ne le sera pas », a déclaré Neuer aux journalistes après la session. »La France, l’Allemagne, le Canada et les États-Unis ont tous condamné Francesca Albanese pour antisémitisme, et les Pays-Bas viennent d’annoncer qu’ils s’opposent à la reconduction de son mandat. Si l’ONU fait taire ces voix pour protéger l’un de ses membres, alors ce n’est plus un Conseil des droits de l’homme, mais une tribune pour la haine ».
La lettre déposée par UN Watch détaille ce qu’elle qualifie de »non-conformité persistante et flagrante » d’Albanese avec le Code de conduite de l’ONU pour les titulaires de mandats spéciaux.
»Il s’agit d’un test de l’intégrité du Conseil ». a déclaré Neuer. »Mme Albanese a à plusieurs reprises violé les devoirs les plus fondamentaux de sa fonction. Elle a utilisé son titre onusien pour propager la haine, légitimer le terrorisme et déformer l’histoire. Les preuves sont accablantes. La reconduire enverrait un message au monde selon lequel l’antisémitisme n’est pas seulement toléré à l’ONU, mais qu’il est récompensé ».
Lors de sa déclaration censurée mercredi, Neuer a tenté de citer des déclarations de plusieurs démocraties dénonçant la rhétorique d’Albanese, notamment :
- La France, qui a qualifié de « scandaleux » et de « honteux » son déni de la nature antisémite du massacre du 7 octobre 2023 perpétré par le Hamas. La France a exhorté le Conseil des droits de l’homme à « tirer toutes les conséquences » des « discours de haine et de l’antisémitisme » d’Albanese.
- L’Allemagne, qui a qualifié ses propos « d’épouvantables » et « de honte » et a déclaré qu’ils allaient à l’encontre des principes fondamentaux des Nations Unies.
- Le Canada, qui l’a dénoncée pour « déformation de l’Holocauste ».
- Les États-Unis, dont l’ambassadeur à l’ONU de l’époque l’a jugée « inapte à son rôle ».
- Les Pays-Bas, qui ont annoncé : « Le gouvernement ne soutient pas la possible reconduction de Mme Francesca Albanese. »